Joël Guerriau accusé d'avoir drogué une députée: ce qu'a dit le sénateur aux enquêteurs pour se défendre

La version d'un quiproquo. Ce vendredi 17 novembre, le sénateur Joël Guerriau a été confronté, en garde à vue, à la députée Modem Sandrine Josso, qui l'accuse de l'avoir droguée à son insu.

Selon la parlementaire, elle se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur, âgé de 66 ans, avec qui elle n'entretenait pas de relation intime.

D'après son avocate, Sandrine Josso a été "prise de malaises après avoir bu une coupe de champagne", puis a aperçu Joël Guerriau (Horizons) "se saisir d'un petit sachet en plastique contenant quelque chose de blanc, dans un tiroir de sa cuisine".

De la poudre "euphorisante" dans un verre

Une version que le sénateur a contestée en garde à vue et lors de la confrontation, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête. Il a expliqué que, traversant une période difficile et stressante, il s'est tourné vers un ami, un "membre du Sénat", qui lui a fourni un "euphorisant".

Les difficultés personnelles évoquées sont de deux ordres: le stress engendré par les sénatoriales qui l'ont pourtant vu être réélu le 24 septembre dernier, et l'état de santé de son chat. Selon ses explications aux enquêteurs, il aurait envisagé de prendre l'ecstasy lundi car son chat était dans un état le laissant penser qu'il allait mourir.

C'est pourquoi, il a mis un peu de poudre dans un verre avant de renoncer à la prendre. Il a alors remis le verre dans son placard. Toujours selon sa version, mardi soir, sans faire attention, il aurait repris ce verre pour y préparer une boisson pour la députée, une amie depuis une dizaine d'années, sans se rendre compte que la poudre était toujours dans le fond du verre. C'est ainsi qu'elle aurait été intoxiquée.

Des prélèvements dans l'organisme de Sandrine Josso ont révélé la présence d'ecstasy, avait indiqué jeudi le parquet de Paris, confirmant une information de RMC. Des perquisitions ont ensuite été menées au bureau du sénateur, ainsi qu'à son domicile où les enquêteurs ont retrouvé de l'ecstasy, selon le parquet.

De son côté, Joël Guerriau, qui a nié être un usager de drogues, a été testé positif à de nombreuses drogues. La présence d'amphétamines, d'opiacés, de cannabis, de cocaïne, de méthadone et de MDMA, a en effet été détectée dans son sang, a appris BFMTV de source proche de l'enquête.

Un "comportement étrange"

Lors de sa première déclaration aux forces de l'ordre, Sandrine Josso avait indiqué que les deux parlementaires devaient célébrer ensemble un événement, le 14 novembre, dont la nature n'est pas précisée. Pour l'occasion, les deux élus devaient se retrouver au restaurant, mais Joël Guerriau a finalement invité la députée à venir plutôt dîner chez lui, vers 20 heures.

Tout au long de la soirée, le sénateur de Loire-Atlantique a proposé à son invitée plusieurs verres qu'il a préparés dans sa cuisine. Selon elle, il a adopté un "comportement étrange". Elle a noté, en particulier, qu'il a monté l'intensité du variateur de lumière au cours de la soirée, tout en la regardant avec "insistance" et disant vouloir qu'ils "fassent la fête ensemble".

Sur ce point, Joël Guerriau s'est défendu en affirmant que la lumière avait été modifiée pour les besoins d'un tour de magie qu'il a réalisé ce soir-là, ce qu'a confirmé Sandrinee Josso.

Article original publié sur BFMTV.com