"J'en tremble encore": Élisabeth Moreno dénonce le racisme dont elle a été victime dans un café parisien

"J'en tremble encore": Élisabeth Moreno dénonce le racisme dont elle a été victime dans un café parisien

Dans une tribune publiée ce mercredi dans le HuffPost, l'ancienne ministre déléguée chargée de l'Égalité femmes-hommes Élisabeth Moreno dénonce le racisme dont elle a été victime "il y a quelques jours" dans un café parisien.

L'ancienne ministre ne révèle pas le lieu exact où s'est déroulé l'incident, mais elle évoque "un des cafés les plus symbolique de Paris (...) qui porte en lui une partie de notre patrimoine littéraire et philosophique".

"Nous sommes 5, lui est seul, mais c’est à nous de partir"

Selon Elisabeth Moreno, les faits se sont déroulés alors qu'elle était accompagnée par quatre autres femmes toutes "noires et métisses", et qu'elles venaient de s'installer. C'est alors qu'un "manager s’approche de nous", raconte-t-elle. Là, l'homme leur intime d'aller s'installer à l'étage, sous prétexte qu'elles dérangeraient un habitué du lieu.

"Nous sommes cinq, lui est seul, mais c’est à nous de partir - 'Ce Monsieur travaille, et c’est un habitué, lui', nous justifie-t-on. "Nous n’étions pas à notre place. Nous n’étions pas des habituées, nous. Nous n’étions qu’un groupe de femmes noires et métisses, certaines étrangères, et notre présence dérangeait un habitué", a dénoncé Élisabeth Moreno.

"Qui aurait cru qu’il serait plus facile pour une femme noire en 2022 d’aller dans l’espace que d’être servie dans un des cafés les plus symbolique de Paris?", appuie la ministre, révélant qu'elle était accompagnée de l'astronaute américaine Mae Jemison.

"Il était un habitué. Le serait-il encore aujourd’hui?"

"En effet, je constate amèrement que ces actes inadmissibles se camouflent dans les pratiques de certains établissements qui, sous couvert d’être sélectifs, se permettent d’exclure à l’entrée les femmes et les hommes issus de la diversité", fustige encore l'ancienne ministre.

Cet été, le restaurant parisien Manko avait été la cible d'une enquête, après qu'une touriste canadienne avait affirmé, vidéo à l'appui, avoir été victime de discrimination de la part du videur de l'établissement.

Pour appuyer ses propos, Élisabeth Moreno revient également dans sa tribune sur l'enquête vidéo réalisée par Sos Racisme, dénonçant le possible racisme de plusieurs plages privées situées sur la Côte d'Azur.

"La persistance des stéréotypes dans notre société continue de fracturer notre nation plurielle, et cette discrimination latente est une attaque insupportable à la dignité humaine", martèle l'ancienne ministre dans ce texte.

Avant de finir son texte en évoquant l'écrivain américain James Baldwin. "C’est à Paris qu’il écrivit son premier roman, La Conversion. À une table du Flore. On ne l’en a jamais chassé. Il était un habitué. Le serait-il encore aujourd’hui?", s'interroge-t-elle.

Article original publié sur BFMTV.com