"J'appelle au calme": l'imam Mahjoub Mahjoubi dénonce les menaces contre le maire de Bagnols-sur-Cèze

"Des menaces, des lettres, des mails sur ma boîte de la mairie". Après l'expulsion de l'imam controversé Mahjoub Mahjoubi en février, le maire de la ville de Bagnols-sur-Cèze (Gard), où était basée sa mosquée, a reçu de nombreuses menaces. Au point que l'édile doit désormais porter, depuis près d'un mois et en permanence, un "bouton d'appel" qui lui permet de contacter en urgence les forces de l'ordre, explique le Midi Libre.

"Jusqu'ici, le maire de Bagnols n'a pas actionné son bouton d'appel", explique le quotidien régional, qui explique que la famille de Jean-Yves Chapelet a aussi été menacée.

Une expulsion en février

Contacté par BFMTV, Mahjoub Mahjoubi, aujourd'hui en Tunisie, dénonce ces menaces. "Je fais passer un message: en aucun cas il ne doit être menacé", déclare-t-il.

L'imam "déplore" et "regrette" les menaces. Selon lui, "le premier coupable de tout ça" n'est autre que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur qui a piloté son expulsion hors du territoire français en février. Fin mars, le Conseil d'État a validé cette expulsion, estimant que certains de ses prêches incitaient à la discrimination envers les femmes et les juifs.

"Certains des propos tenus en public par l'intéressé, dans le cadre de prêches ayant eu une certaine audience, peuvent être tenus comme constituant des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination envers les femmes", affirme le jugement rendu en référé.

Le Conseil d'État évoquait aussi "des actes de provocation à la haine ou à la violence contre des groupes de personnes" et notamment, "dans le contexte international actuel, des propos relatifs aux juifs" ainsi que "ceux critiquant la société française et valorisant la guerre sainte".

"Il n’y est pour rien"

"Si demain, l’intégrité physique du maire est menacée (...) pour moi le premier coupable, c’est Gérald Darmanin. C'est lui qui a foutu tout en l'air", lance Mahjoub Majoubi, qui ne souhaite pas un tel scénario.

"J'appelle au calme", martèle l'imam. "La menace non, la violence, non. C'est quelque chose qui ne doit pas exister". Même si Jean-Yves Chapelet "m'a tourné le dos pour faire plaisir aux politiques, il ne doit pas être menacé. Cette affaire concerne Mahjoub Mahjoubi", repète-t-il.

"La France, c'est une République. Il faut respecter les règles, les droits et les devoirs. Il ne faut pas que le maire soit menacé. Il n’y est pour rien. Ce n’est pas lui qui m’a expulsé", conclut Mahjoub Mahjoubi.

Article original publié sur BFMTV.com