Mahjoub Mahjoubi : le Conseil d'État valide l'arrêté d'expulsion de l'imam
L'imam Mahjoub Mahjoubi a été expulsé en février dernier alors qu'il a fait l'objet de plusieurs signalements par la préfecture du Gard en raison de propos qui "remettent en cause les principes de la République".
L'arrêté d'expulsion de Mahjoub Mahjoubi pris le 22 février a été confirmé par le Conseil d'État qui a rejeté la requête en référé déposé par l'imam, a appris BFMTV de sources concordantes. Ce dernier recours ayant été épuisé, son expulsion est désormais définitive.
Le Conseil d'État a considéré que "certains propos" tenus par l'imam "compte tenu de leur caractère public, de la position de leur auteur et de l'impact qu'ils ont pu avoir du fait de leur audience lors des prêches et de leur diffusion sur les réseaux sociaux" constituent "des actes de provocation explicite et délibéré à la discrimination, à la haine ou à la violence" et sont "susceptibles ainsi de fonder l'expulsion" de Mahjoub Mahjoubi.
Dans sa décision, consultée par BFMTV, la juridiction administrative rappelle qu'elle doit "concilier les exigences de la protection de la sûreté de l’État et de la sécurité publique avec la liberté fondamentale que constitue le droit à mener une vie familiale normale". "La décision d'expulsion n'apparaît pas manifestement disproportionnée aux buts en vue desquels elle a été prise", précise encore le Conseil d'État.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est félicité sur X (ex-Twitter) "une victoire importante contre l'islam radical".
Expulsé le 22 février
Mahjoub Mahjoubi a été expulsé vers la Tunisie le 22 février dernier alors qu'il est visé par une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme après avoir fait l'objet de plusieurs signalements par la préfecture du Gard. Selon les autorités, certains propos tenus par le religieux lors de prêches "remettent en cause les principes de la République".
Les autorités avaient relevé des prêches dans lesquels le religieux qualifie les "drapeaux tricolores" de "drapeaux sataniques" qui n'ont "aucune valeur auprès d'Allah", mais aussi ceux sur la place des femmes dans la société et sur les juifs qualifiés de "peuple ennemi".
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé avoir demandé au préfet du Gard le retrait du titre de séjour du religieux. L'homme avait été interpellé à son domicile de Bagnols-sur-Cèze (Gard), en vue d'être placé en centre de rétention en région parisienne. Un arrêté d'expulsion avait été pris dans la foulée.
"Actes de provocation"
Mahjoub Mahjoubi a toujours fait part de son intention de revenir en France, là où il réside depuis de nombreuses années et où ses 11 enfants, issus de deux mariages, résident également. Sa défense considère également que l'expulsion n'était pas une décision proportionnée aux troubles susceptibles d'être provoqués par la présence et l'attitude de l'imam en France.
L'imam avait contesté dans un premier temps son expulsion devant le tribunal administratif qui avait rejeté début mars sa requête, estimant que "les comportements" de l'imam sont "des actes de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l'État, soit des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes". Il avait alors fait appel.