"Je vais me battre" : l'imam Mahjoub Mahjoubi réagit après son expulsion
BFMTV a pu échanger avec l'imam Mahjoub Mahjoubi expulsé par les autorités françaises vers la Tunisie ce jeudi 22 février. Il dénonce des "mensonges".
Mahjoub Mahjoubi, l'imam expulsé jeudi 22 février par les autorités françaises, est désormais en Tunisie. BFMTV a pu échanger avec celui qui se dit "cassé en 1 000 morceaux".
"On m'a cassé en 1 000 morceaux. On a fait circuler des mensonges sur moi. C'est faux. Je vais me battre. Je vais me battre dans le pays des droits de l'Homme. Je ne vais pas me laisser faire", dénonce l'imam.
Mahjoub Mahjoubi assure n'avoir "en aucun cas" dit dans ses prêches que "les Juifs étaient l'ennemi" ou avoir maltraité des femmes. "Ce sont des mensonges. Je n'ai fait que parler d'un texte qui a 1 500 ans. Tout ça est faux. Et je vais le démontrer", promet-il.
"Je vais tout faire pour revenir en France"
Une fois arrivé en Tunisie jeudi, Mahjoub Mahjoubi a été selon lui "très bien accueilli par les autorités" et sa famille, sous des applaudissements.
Malgré sa colère contre la situation, il assure être "chez (lui) en Tunisie, au soleil", plutôt "qu'en train de pleurer sur un coin de (son) lit". "Je suis soutenu par ma famille. Je suis chez ma belle-mère avec les frères de ma femme. Ma famille tunisienne doit aussi remonter pour me voir", nous explique-t-il.
Quelques instant plus tard, s'exprimant en direct sur BFMTV depuis la Tunisie, l'imam Mahjoubi a dit vouloir "tout faire pour revenir en France". "Les miens sont de l'autre côté de la Méditerranée", a-t-il déclaré évoquant ses enfants "mineurs" dont un "atteint d'un cancer". Il a en outre jugé que Gérald Darmanin "utilise son expulsion".
"Merci Monsieur Darmanin!"
L'imam a livré le récit de son expulsion. Alors que les policiers le conduisaient vers un centre de rétention, on lui a "expliqué que Darmanin avait signé l'arrêté d'expulsion en urgence et que j'allais être reconduit en Tunisie directement. Bravo Monsieur Darmanin ! Vraiment bravo Monsieur Darmanin !".
Il remercie cependant les policiers français qui n'ont "pas cassé (sa) porte en arrivant" et ont "pris le temps alors que (ses) enfants étaient en pleurs".
Dans l'arrêté d'expulsion signé par le ministre de l'Intérieur et que BFMTV a pu consulter, il était reproché à l'imam d'avoir tenu des propos polémiques dans ses prêches du début du mois de février au sein de la mosquée Ettaouba de Bagnols-sur-Cèze (Gard).
Ses prêches contiendraient "une conception littérale, rétrograde, intolérante et violente de l'islam, de nature à encourager des comportements contraires aux valeurs de la République, la discrimination à l'égard des femmes, le repli identitaire, les tensions avec la communauté juive et la radicalisation jihadiste", selon le ministère de l'Intérieur.
Un référé déposé "très probablement aujourd'hui"
Maître Samir Hamroun, l'avocat de Mahjoub Mahjoubi, s'est également exprimé sur notre antenne. Il dénonce cette expulsion et assure préparer ses arguments pour obtenir le retour de l'imam en France.
Un "référé-liberté sera déposé très probablement aujourd'hui" et devrait être jugé en début ou en milieu de la semaine prochaine, indique-t-il. "S'il est favorable, il pourra rentrer en France immédiatement, sous réserve d'un appel du ministère de l'Intérieur".
Parmi les arguments mis en avant par l'avocat, le fait que l'habitant du Gard "laisse derrière lui des enfants en France" ou que les propos jugés problématiques sont, selon lui, "sortis d'un contexte" ou "tronqués". Mahjoub Mahjoubi est le père de cinq enfants mineurs, dont l'un, âgé de 7 ans, est en rémission d'un cancer.
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Interpellation de l'imam Mahjoubi: l'interview de son avocat sur BFMTV en intégralité