Moha La Squale écope de trois ans de prison ferme pour violences conjugales sur six ex-compagnes

Moha La Squale, ici au mois de juillet 2018, en concert à Paris.
NurPhoto via Getty Images Moha La Squale, ici au mois de juillet 2018, en concert à Paris.

JUSTICE - Mohamed Bellahmed finalement condamné. Le rappeur français, mieux connu sous le nom de Moha La Squale a été condamné ce vendredi 5 juillet par le tribunal correctionnel de Paris pour des violences conjugales et menaces de mort.

Moha La Squale ne sera pas jugé pour agression sexuelle et viol, uniquement pour violences physiques

Des faits reconnus par la justice qui condamne l’artiste de 29 ans à trois ans de prison ferme, soit une de moins que les six ans de prison, dont quatre ans ferme requis jeudi par le parquet. Le tribunal a donc ordonné le maintien en détention de l’auteur de Bendero, qui a déjà passé près de 17 mois derrière les barreaux. Il avait été remis en liberté l’an dernier, mais est finalement retourné derrière les barreaux pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.

Pendant presque cinq ans (de 2017 à 2021), Moha La Squale avait fait subir à ses victimes un schéma de violences très similaire, selon la représentante du parquet. Les jeunes femmes étaient d’abord « amadouées », puis subissaient des maltraitances psychologiques (insultes, propos humiliants), des menaces de mort et enfin des sévices physiques : gifles, tirages de cheveux, étranglement, étouffement avec un oreiller, a détaillé la magistrate.

Lors de disputes, trois des six victimes ont en outre été séquestrées par le prévenu, qui les a enfermées et leur a pris leur téléphone pour les empêcher d’appeler au secours, a-t-elle insisté. Mais ce sont bien les six femmes qui ont « unanimement » décrit le « double visage » de leur ex-compagnon, à la fois « doux, gentil, affectueux » mais pouvant aussi « vriller en une seconde et devenir cette autre personne, jalouse, colérique, capricieuse, impulsive, violente et paranoïaque », a souligné la procureure.

Au regard de ce comportement répété au fil des relations, elle a également requis une injonction de soins psychologiques pour le rappeur qui a selon elle montré une « absence totale de remise en question » : il n’a cessé de répéter que ses accusatrices mentaient et s’est dit victime d’un « complot » de leur part.

Détricoter l’image du « monstre »

Mercredi, l’artiste s’était empêtré dans des déclarations parfois contradictoires sur ses relations amoureuses « toxiques » : il avait nié toute violence physique envers des plaignantes mais regretté de leur avoir « fait du mal ». Il « vit dans un monde imaginaire où les projecteurs sont braqués sur lui », où ses accusatrices voudraient « lui retirer cette lumière et la braquer sur elles », a toutefois raillé Me Fabien Guilbaud qui défend l’une des plaignantes.

L’une des plaignantes, encore « terrorisée à l’idée de marcher dans le quartier où ils ont vécu », espère « récupérer des fragments de sa vie qu’il lui a volés », une autre attend « qu’il se soigne, qu’il se répare avant qu’il n’en abîme d’autres », ont expliqué d’autres avocats de la partie civile.

Du côté de la défense, Me Élise Arfi s’est efforcée de contrer l’image de « monstre » accolée à son client, un homme « isolé », « complètement dépassé » par sa soudaine célébrité à 23 ans et dont la forte consommation de cannabis a pu expliquer les « sautes d’humeur ».

Invité à s’exprimer en conclusion des débats, le jeune rappeur s’est adressé aux victimes, en énumérant leurs prénoms : « je souhaiterais m’excuser auprès (d’elles) pour le mal que j’ai pu leur faire ».

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