"Irresponsable": Paris fustige la "désinformation" russe sur l’envoi de 2.000 soldats français en Ukraine

Alors que le directeur russe du renseignement extérieur a avancé que 2.000 soldats français s'apprêtaient à rejoindre l'Ukraine, le ministère des Armées français a nié et fustigé les "provocations irresponsables" de Moscou.

Paris nie catégoriquement. Ce mardi 19 mars, l'agence de presse russe Tass a relayé les propos du chef du service russe de reseignement extérieur, Serguey Naryshkin, selon lesquels la France s'apprête à envoyer 2.000 soldats en Ukraine.

Le ministère des Armées a rapidement réagi auprès de BFMTV, déplorant une opération de "désinformation".

"Recours systématique à la désinformation"

"Selon les données reçues par le service russe de renseignement extérieur, un contingent est déjà en préparation pour être envoyé en Ukraine. Au stade initial, il y aura environ 2.000 personnes", avait assuré Serguey Naryshkin.

Le responsable russe avait également pointé la crainte de l'armée française d'effectuer cette opération en toute discrétion, le convoi devenant "une cible légitime prioritaire pour les attaques des forces armées russes".

"La manœuvre orchestrée par Sergey Naryshkin, directeur des renseignements extérieurs russes, illustre une nouvelle fois le recours systématique de la Russie à la désinformation", a souligné le ministère dirigé par Sébastien Lecornu.

Avant de poursuivre: "Nous considérons ce genre de provocations irresponsable."

Le choix de l'"ambiguïté stratégique"

Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron use de l'"ambiguïté stratégique" concernant un potentiel envoi de troupes occidentales en Ukraine pour aider l'armée de Volodymyr Zelensky face à l'invasion russe débutée en février 2022.

Dans une déclaration fracassante le 26 février, le chef de l'État avait affirmé que "rien ne doit être exclu" concernant l'envoi de soldats occidentaux en Ukraine. Des propos qui avaient suscité de vives réactions parmi les pays membres de l'Otan, l'Allemagne et les États-Unis affirmant qu'ils n'enverraient pas leurs troupes combattre la Russie.

La déclaration a plusieurs fois été assumée par le président de la République, précisant que la France ne mènerait "jamais" d'offensive et que la question ne se posait pas actuellement.

Ceux qui posent des "limites" au soutien à l'Ukraine "font le choix de la défaite", a-t-il insisté jeudi dernier lors d'une interview télévisée.

Les positions fermes du chef de l'État font l'objet de nombreuses réactions en Russie, venant surtout des soutiens de Vladimir Poutine, que ce soit à la télévision d'État ou des personnalités politiques.

Article original publié sur BFMTV.com