Les Indiens et l’argent : une grande histoire d’amour

Dans l’imaginaire français – et occidental –, les Indiens sont vus comme des êtres empreints de spiritualité, indifférents aux considérations terrestres. Revêtus d’étoffes chatoyantes qui tranchent avec l’air poussiéreux de la rue, ils partagent toujours le peu qu’ils détiennent et vous offrent du thé aux épices dans une ambiance de retour à l’essentiel pleine d’authenticité et fleurant bon l’encens.

Des hippies au matérialisme

Avouez, je n’ai pas complètement tort. Si ? Le rayonnement mondial du Mahatma Gandhi et son éloge de la sobriété bien avant l’heure ont sans doute joué un rôle clé dans cette perception idéalisée de l’Inde à l’étranger. Plus tard, la vague baba cool des années 1970, les routes de l’opium dans l’Himalaya, les communautés hippies de Goa, sans oublier Rishikesh, où les Beatles avaient rejoint leur gourou de méditation transcendantale, ont renforcé le cliché. Et maintenant, la mode du yoga le consolide sans doute à son tour.

Je vais donc peut-être vous décevoir avec cet article. Car si la générosité envers les membres de la famille ou les invités ne relève pas que de la légende et si les religions font bel et bien partie du quotidien, en revanche la quête de la réussite financière, et au-delà, le matérialisme, me semblent bien plus prégnants en Inde qu’en Europe. En tout cas indéniablement dans les grandes villes.

Taux d’intérêt et fonds de placement

Et avant d’en gagner, les Indiens adorent parler d’argent. Combien coûtent les oignons, les mangues, l’or, le mètre carré à Bombay ? Des heures de conversation en perspective. Et il n’est pas nécessaire d’avoir des amis banquiers pour s’entretenir des taux d’intérêt, s’échanger des conseils sur les fonds communs de placement ou sur les entreprises cotées en Bourses. Des étudiants aux femmes au foyer, tout le monde à son avis sur la question. Personnellement, si ma culture financière est encore au ras des pâquerettes, je n’ai aucune excuse. Il faut croire que mon cerveau reste tout bonnement imperméable au stock market.

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