Incendies au Brésil: l'Amazonie a connu son pire premier semestre en 20 ans

Plus de 13.000 foyers d'incendie ont été répertoriés dans la forêt amazonienne ces six deniers mois, selon des donnnées officielles compliées par l'Institut brésilien de recherches spatiales et publiées ce lundi 1er juillet.

Le Brésil a enregistré 13.489 foyers d'incendie au premier semestre en Amazonie, le pire chiffre en vingt ans, une hausse spectaculaire que les experts attribuent notamment à une sécheresse historique dans la plus grande forêt tropicale de la planète.

Depuis que ces données ont commencé en 1998 à être compilées par l'Institut brésilien de recherches spatiales (INPE, public), seules deux années ont vu plus de départs de feu en Amazonie identifiés au premier semestre: 2003 (17.143) et 2004 (17.340).

Et le total observé du 1er janvier au 30 juin est nettement supérieur à celui de l'année dernière durant la même période (8.344), selon les données satellitaires disponibles ce lundi 1er juillet.

Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, alors que parallèlement la déforestation continue de baisser en Amazonie, qui joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique grâce à l'absorption de CO2.

D'après les données de l'INPE, la déforestation y a atteint 1.525 km² du 1er janvier au 21 juin, contre 2.649 km² au premier semestre 2023, soit une réduction de 42%. L'an dernier, elle avait été réduite de moitié par rapport à 2022. Lula a promis de mettre fin d'ici à 2030 à la déforestation illégale en Amazonie, qui avait bondi sous son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).

Selon Romulo Batista, porte-parole de l'antenne brésilienne de Greenpeace, le changement climatique contribue à l'augmentation des feux de forêt, causés notamment par une sécheresse exceptionnelle qui a frappé l'Amazonie l'an dernier. "Malheureusement la plupart des biomes naturels (zones géographiques caractérisées par des écosystèmes et des conditions climatiques similaires, ndlr) brésiliens subissent un stress hydrique à cause du manque de précipitations", a-t-il expliqué.

"L'environnement devient plus sec, et une végétation plus sèche est plus vulnérable face aux incendies", a-t-il ajouté.

Romulo Batista estime cependant que "la plupart des départs de feu ne sont pas spontanés, ou causés par la foudre". Pour lui, ils sont engendrés "par l'action humaine", notamment l'usage de la technique du brûlis pour l'expansion agricole.

Article original publié sur BFMTV.com