Baignade et émissions de gaz à effet de serre en Seine : ce qu’en dit la recherche

Du 5 au 7 juin 2024, le Programme scientifique interdisciplinaire dans le domaine de l’environnement de la Seine (Piren-Seine) a organisé un colloque pour fêter ses 35 ans de recherche. Spécialistes du réseau hydrographique de la Seine et de son bassin versant, les 23 équipes de chercheurs étudient la qualité sanitaire des eaux, les écosystèmes du bassin, l’émission de gaz à effet de serre par le fleuve, et s’intéressent aux questions sous-jacentes à la baignade en Seine et en Marne.

Saviez-vous que le bassin de la Seine émet du dioxyde de carbone (CO2) ? L'hydrosystème, c'est-à-dire l'ensemble des organismes vivant dans un milieu aquatique, produit et stocke du carbone.

Mais dans un hydrosystème anthropisé placé sous l'influence de l'activité humaine comme la Seine, il y a plus de dioxyde de carbone produit que de dioxyde de carbone consommé. Ainsi, lorsque le milieu aquatique est très concentré en carbone, un dégazage sous forme de dioxyde de carbone s'opère vers l'atmosphère.

Le milieu aquatique : un acteur pas si neutre

Pourquoi les eaux sont-elles sursaturées en carbone ? Dans un écosystème, deux grandes activités s'opposent : d'une part, les organismes autotrophes, par exemple des algues, consomment du CO2 et réduisent ainsi la saturation en gaz à la surface du fleuve. D'autre part, des organismes dits hétérotrophes (par exemple des bactéries) produisent du CO2. Plus nombreux, ils participent à augmenter la concentration en CO2.

Une grande partie des apports en carbone provient des eaux souterraines, mais également de parties terrestres, comme les prairies ou les zones agricoles. D’autres sources de carbone sont issues des eaux domestiques qui sont ensuite traitées en station d'épuration avant d’être rejetées. Depuis 1990, les techniques d'épuration se sont considérablement améliorées pour diminuer la quantité de carbone dans l’hydrosystème.

Bien que les émissions produites par l'écosystème aquatique de la Seine ne représentent que 4% de la part totale d'émissions induites par l’industrie énergétique, les transports, le secteur tertiaire et l’agriculture, leur étude est nécessaire pour mieux comprendre le rôle des environnements aquatiques dans le cycle du carbone. "Il y a encore beaucoup de recherches qui doivent avoir lieu, et qui pourront contribuer à réévaluer les bilans de gaz à effet de serre, par exemple pour d'autres gaz comme le méthane," affirme Vincent Thieu, chercheur à l’université Paris Sorbonne.

Se baigner en Seine [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi