L'ouragan Béryl fait au moins sept morts et se dirige vers la Jamaïque puis les îles Caïmans

L'ouragan Béryl, particulièrement précoce, s'apprête mercredi à toucher la Jamaïque puis les îles Caïmans après avoir fait au moins sept morts et causé des destructions considérables dans le sud-est des Caraïbes, a prévenu le Centre américain des ouragans (NHC).

Une rue inondée dans la paroisse de Saint-James, sur la côte ouest de la Barbade après le passage de l'ouragan Béryl, le 1er juillet 2024. (CHANDAN KHANNA)
Une rue inondée dans la paroisse de Saint-James, sur la côte ouest de la Barbade après le passage de l'ouragan Béryl, le 1er juillet 2024. (CHANDAN KHANNA)

Bien que relégué mardi après-midi en catégorie 4, ce premier ouragan de la saison fut, lundi soir et mardi matin, classé en catégorie 5, la plus élevée avec des vents supérieurs à 252 km/h et des conséquences "potentiellement catastrophiques".

Béryl était alors l'ouragan de catégorie 5 le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.

Deux nouveaux décès liés à l'ouragan ont été recensés au Venezuela, portant le bilan dans le pays à trois morts. Au moins trois autres personnes ont été tuées à la Grenade, que Beryl a touché lundi, ainsi qu'une à Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

"Des vents dévastateurs (...), une montée des eaux potentiellement mortelle et des vagues destructrices sont attendues dans des zones de Jamaïque et des îles Caïmans mercredi dans la journée et le soir", écrit le NHC dans son bulletin de 21H00 GMT mardi, relevant que l'ouragan s'accompagne de vents soufflant à 250 km/h.

"La bonne nouvelle, c'est que Béryl a commencé à s'affaiblir un peu", a commenté le directeur du NHC Michael Brennan, qualifiant l'ouragan d'"extrêmement dangereux."

Béryl pourrait toucher la Jamaïque en catégorie 3 ou 4, ce qui pourrait causer des "dégâts considérables en raison du vent, notamment au niveau des habitations, des toits, des arbres et des lignes électriques", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a notamment invité "tous les Jamaïcains à faire des réserves de nourriture, de piles, de bougies et d'eau", à mettre "en lieu sûr" leurs "documents essentiels", dans une publication sur le réseau social X mardi.

Outre la Jamaïque, des alertes à l'ouragan ont également été émises dans les îles Caïmans, que Béryl devrait frôler ou survoler dans la nuit de mercredi à jeudi, selon le NHC.

En République dominicaine, des vagues massives se sont écrasées sur le rivage de la capitale Saint-Domingue, ont rapporté des photographes de l'AFP.

Béryl va également toucher le sud d'Haïti et atteindre, affaibli, la péninsule du Yucatan, au Mexique, jeudi soir.

"Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux records de destruction", a observé le chef de l'ONU Climat Simon Stiell. L'une des deux victimes recensées à Carriacou, une île de la Grenade, que l'oeil de l'ouragan a dévasté lundi, fait partie de sa famille.

"La crise climatique va de mal en pis, et plus vite que prévu", ce qui nécessite en réponse "une action climatique bien plus ambitieuse de la part des gouvernements et des entreprises", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'AFP.

A La Barbade, des habitations et des commerces ont été inondés et des embarcations de pêche endommagées à Bridgetown.

Sur l'île française de la Martinique, des rues ont été inondées et quelque 10.000 clients ont été privés d'électricité, selon le fournisseur EDF.

Béryl est le premier ouragan de la saison dans l'Atlantique. Un phénomène climatique de cette échelle est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans qui s'étend de début juin à fin novembre aux Etats-Unis.

L'observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévu fin mai une saison extraordinaire et la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.

Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu du phénomène météorologique La Nina, ainsi qu'aux températures très élevées de l'océan Atlantique, selon la NOAA. Les températures de l'Atlantique nord évoluent sans discontinuer depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur records, très nettement au-dessus des annales.

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