La Hongrie opte pour le Rubik’s cube comme logo de l’UE, symbole du casse-tête hongrois

La Hongrie a opté pour un logo représentant le célèbre, Rubik’s cube, ironiquement synonyme du casse-tête de ce pays au sein de l’UE.
Captrue d’écran X La Hongrie a opté pour un logo représentant le célèbre, Rubik’s cube, ironiquement synonyme du casse-tête de ce pays au sein de l’UE.

INTERNATIONAL - Loin d’être un hasard. Emblème national, du fait de sa création en 1974 par le hongrois Ernö Rubik, le célèbre Rubik’s cube est devenu ce mercredi 3 juillet le logo de la présidence hongroise de l’Union européenne pour six mois.

La Hongrie va assurer la présidence tournante de l’UE, et le slogan qu’elle a choisi en dit beaucoup

Selon l’ambassadeur de Hongrie en France, le choix du puzzle vieux de 50 ans « illustre la complexité des questions européennes et l’ingéniosité nécessaire pour les résoudre ». Et avec ses 27 cubes symbolisant les 27 États membres de l’UE, le cube s’inscrit dans « l’optique » de la présidence hongroise. Il « incarne l’esprit d’innovation et de résolution des problèmes », a encore ajouté Georges Habsbourg-Lorraine, lors d’une audition devant la Commission des Affaires européennes du Sénat.

Inventé le 19 mai 1974, avant d’être commercialisé pour la première fois trois ans plus tard, le Rubik’s cube a logiquement été posé sur un piédestal par l’exécutif hongrois pour ses valeurs d’ingéniosité et de complexité. Pourtant, son aspect casse-tête rappelle à quel point la position de la Hongrie dans l’UE en est un.

Avant-poste pour Moscou

Une position délicate qui s’est encore illustrée mardi à Kiev, lorsque Viktor Orban est allé à la rencontre de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Lors de cette visite entre les deux chefs d’État, la première depuis la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, Viktor Orban a encore prouvé ce positionnement à rebours du reste de ses voisins.

Réputé proche du Kremlin, le Premier ministre hongrois a ironiquement demandé à Volodymyr Zelensky de « considérer rapidement la possibilité d’un cessez-le-feu ». Et ce, dans l’unique but de permettre « d’accélérer les négociations de paix ».

Le seul chef d’État de l’UE encore proche de Vladimir Poutine a donc reçu une réponse pleine de franchise du président ukrainien. Ce dernier a poliment « invité la Hongrie et le Premier ministre Orban à se joindre aux efforts déployés » en vue de l’organisation d’un nouveau sommet pour la paix par l’Ukraine.

Un bras de fer qui rappelle que la Hongrie de Viktor Orban s’est très régulièrement isolée au sein de l’UE, du fait de ses nombreux vétos pour entraver l’aide militaire à Kiev. Même chose sur la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Une idée à laquelle il est farouchement opposé, jugeant que son voisin n’est pas prêt.

Isolé à Bruxelles, en attendant le RN

Le casse-tête hongrois en est aussi un pour ses voisins. Notamment quand Budapest s’oppose de manière systématique au droit d’asile, préférant barricader son pays en érigeant des clôtures à ses frontières. Ce qui a d’ailleurs valu à la Hongrie une condamnation historique de la Cour de justice de l’UE au mois de juin. Avec une amende de 200 millions d’euros à la clé pour son non-respect des traités européens.

Également favorable à l’extrême droite française, Viktor Orban, qui s’érige en grand défenseur d’une Europe « chrétienne », a salué le score au premier tour des législatives du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Il s’est d’ailleurs dit « optimiste » pour la suite.

« Les choses ne peuvent pas continuer ainsi à Bruxelles, elles doivent changer. C’est pourquoi le Premier ministre belge est tombé, c’est pourquoi le gouvernement français est tombé », s’est-il félicité lundi, au moment de prendre officiellement la présidence tournante de l’UE.

Fin juin, c’est lors d’un sommet à Bruxelles que le dirigeant hongrois a encore cultivé sa différence lors de tractations sur les postes clés de l’UE, les fameux « top jobs ». Lorsque les dirigeants des pays membres de l’UE ont choisi qui serait président de la commission européenne, du Conseil européen et chef de la diplomatie, il a dénoncé un « accord honteux », en estimant que la droite « a formé une coalition de mensonges avec la gauche et les libéraux » lors d’un compromis dont l’extrême droite a été exclue malgré son score important lors du scrutin du 9 juin.

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