Guillaume Ancel : « Il y a un lien fort dans l’armée française entre silence et obéissance »

Depuis 1802, l'école spéciale militaire de Saint-Cyr forme les futurs officiers supérieurs de l'armée française.   - Credit:Ludovic Marin/AP/SIPA / SIPA / Ludovic Marin/AP/SIPA
Depuis 1802, l'école spéciale militaire de Saint-Cyr forme les futurs officiers supérieurs de l'armée française. - Credit:Ludovic Marin/AP/SIPA / SIPA / Ludovic Marin/AP/SIPA

« Ils s'instruisent pour vaincre. » Et se taire. Passé, il y a quarante ans, par l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, Guillaume Ancel, auteur du blog « Ne pas subir », a puisé dans ses souvenirs pour écrire Saint-Cyr, à l'école de la Grande Muette (Flammarion). Il y dresse le portrait d'une institution qui a finalement peu évolué avec son temps. De sa création en 1802 par Napoléon, les actuels saint-cyriens ont gardé une culture de l'obéissance, certes essentielle pour une armée, mais mâtinée d'un silence parfois coupable, regrette l'ancien officier d'artillerie sol-air. Il y dénonce la pratique des « bahutages », en réalité des bizutages humiliants, dont l'un d'eux a conduit à la mort d'un élève officier en 2012.

Les jeunes hommes de la promotion « Cadets de la France libre » de 1985 sont aujourd'hui, pour une quarantaine d'entre eux, des généraux à des postes de responsabilité au sein des Armées. Pour comprendre leur attitude face à la guerre en Ukraine, il fallait remonter à leur formation, explique Guillaume Ancel. Parfois dur, souvent caustique, celui qui a quitté la Grande Muette en 2005 n'est pas là pour régler ses comptes avec Saint-Cyr, assure-t-il, mais pour ouvrir un débat sur l'armée que nous voulons dans les prochaines années, et sa place dans la société.

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