Greffe de cheveux, médicaments... Les risques des "méthodes miracles" contre la calvitie

Des millions de personnes sont à la recherche d'une solution miracle contre la calvitie. Mais attention à certaines pratiques dangereuses pour la santé.

Certaines personnes sont prêtes à tout pour éviter ce phénomène qui touche des millions de Français.

Que ça soit chez les hommes ou chez les femmes, la calvitie est souvent perçue comme un fléau en raison de son impact sur l'image de soi et les normes sociales. Une belle chevelure est synonyme de jeunesse, de santé et d'attractivité, faisant de la perte de cheveux un sujet de préoccupation esthétique majeur pour beaucoup. Un sondage Ipsos, publié en 2015, indiquait que la chute de cheveux ne préoccupait qu’un tiers de ceux qui en souffrent : 26% l’assument, et 37% n’y portent pas attention. Parmi les 37% préoccupés, seuls 5% se disent angoissés.

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Certaines personnes sont même prêtes à tout pour éviter ce phénomène. Médicaments, greffe de cheveux... Les méthodes dites "miracles" contre la calvitie, souvent vantées par des publicités séduisantes et des promesses de résultats rapides, comportent de nombreux risques et inconvénients.

"Je n'aurais jamais pris ce médicament si j'avais su"

En 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alertait contre les effets indésirables liés à la prise du finastéride. Plus connu sous les appellations commerciales Propecia ou Proscar, ce médicament est une pilule "anti-chute de cheveux". Bien qu'il soit généralement considéré comme sûr, ce remède peut causer des effets secondaires, notamment des troubles sexuels (comme une diminution de la libido, des difficultés d'érection, et des problèmes d'éjaculation), de l'anxiété, de la fatigue, des modifications d'humeur, un risque d'urticaire, un risque plus élevé de dépression, et même, dans de rares cas, un risque accru de cancer de la prostate.

Les boîtes de Propecia ont désormais l'obligation de mettre en avant les risques de troubles psychiatriques et sexuels (Getty Images)
Les boîtes de Propecia ont désormais l'obligation de mettre en avant les risques de troubles psychiatriques et sexuels (Getty Images)

"Le délai d'apparition des effets indésirables lors d'un traitement par finastéride est variable, de quelques jours à quelques années après le début du traitement", indiquait l'agence dans un communiqué. "Je n'aurais jamais pris ce médicament si j'avais su", confiait Marc au Parisien. Victime d'une grave dépression après avoir pris quotidiennement du Propecia pendant dix ans, l'homme a "ressenti un crash interne" comme si on l'avait "débranché". "Je me sens comme un vieillard de 90 ans, déclarait quant à lui Frédéric à Franceinfo. Je suis honteux. Je me sens coupable. J'ai l'impression de m'être empoisonné moi-même". Des dizaines de victimes ont finalement lancé, en 2019, une procédure judiciaire. Depuis, les boîtes de finastéride ont l'obligation de mettre en avant les risques de troubles psychiatriques et sexuels.

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Le Propecia n'est pas le seul médicament contre la calvitie jugé, parfois à tort donc, sans risque. Utilisé en application locale, le minoxidil est généralement bien toléré, mais il peut causer des irritations cutanées, des démangeaisons, des rougeurs, et une croissance excessive des poils sur les zones adjacentes. Dans de rares cas, il peut provoquer des effets systémiques comme une baisse de la tension artérielle, des palpitations, ou une prise de poids. Semblable au finastéride, le dutastéride est parfois utilisé hors indication pour la calvitie. Il peut également causer des effets secondaires sexuels et a été associé à un risque de cancer de la prostate.

De nombreuses greffes "low cost" loupées

La greffe de cheveux est une procédure chirurgicale populaire pour traiter la calvitie, offrant des résultats souvent impressionnants. S’il existe de nombreux établissements en France proposant ce type d’interventions, un phénomène explose depuis quelques années : celui du tourisme capillaire, en Turquie notamment. Mais attention aux offres "low cost", à moindre coût, qui peuvent créer des problèmes irréversibles pour les patients. Car comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques et des effets secondaires potentiels.

La greffe de cheveux est une procédure chirurgicale de plus en plus populaire, offrant des résultats souvent impressionnants (Getty Images)
La greffe de cheveux est une procédure chirurgicale de plus en plus populaire, offrant des résultats souvent impressionnants (Getty Images)

Le risque d'infection et de saignement existe, bien que généralement faible, et peut être géré avec des soins post-opératoires appropriés. Les cicatrices sont également une préoccupation, surtout avec la technique de transplantation d'unités folliculaires (FUT), qui implique de prélever une bande de cuir chevelu, laissant une cicatrice linéaire. La technique d'extraction d'unités folliculaires (FUE), bien que moins invasive, peut également laisser de petites cicatrices circulaires.

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"De nombreux patients ayant subi une greffe de cheveux à l’étranger dénoncent de nombreux loupés, avec parfois de grosses cicatrices visibles, après avoir contracté des infections suite à l’intervention, un résultat inexistant ou mauvais", alertait la Clinique des Champs Élysées à Paris. "Ces loupés s'accompagnaient de coûts financiers finalement élevés, car le médecin devait réimplanter des greffons ou en enlever. Certains patients finissent même par refaire une greffe de cheveux en France", ajoutait la clinique.

Attention aux dérives

Il existe aussi de nombreux produits non réglementés sur le marché qui prétendent traiter la calvitie. Mais l'efficacité de ces méthodes n'est pas soutenue par des recherches scientifiques. Leur utilisation peut entraîner des effets secondaires indésirables (réactions cutanées, allergies, ect...). La situation peut même s'aggraver si les produits contiennent des substances nocives ou non testées. Autre risque majeur, la possibilité d'interactions médicamenteuses. Les personnes sous médication peuvent subir des effets indésirables si les traitements contre la calvitie interfèrent avec leurs médicaments habituels.

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Sur le plan psychologique, l'utilisation de traitements inefficaces peut entraîner une grande déception et une détresse émotionnelle, en particulier pour ceux pour qui la calvitie est une source d'angoisse. Cette déception peut être aggravée par la perte financière associée à l'achat de ces produits. Le coût de ces méthodes est un facteur à prendre en compte car beaucoup de ces traitements sont hors de prix.

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