Buzz de Kyan Khojandi : les idées reçues sur la calvitie

Kyan Khojandi, le 19 octobre 2020, au Festival international du film de Rome.
Kyan Khojandi, le 19 octobre 2020, au Festival international du film de Rome.

Dans une vidéo publiée dimanche, l’humoriste a dénoncé les blagues parfois très lourdes dont il fait l’objet depuis qu’il a perdu ses cheveux. L’occasion de démêler le vrai du faux sur la calvitie.

C’est ce qu’on appelle un coup de comm’ réussi. En apparaissant avec des cheveux sur le plateau de "Quotidien", puis de "Clique", Kyan Khojandi a fait déferler une vague de messages sur les réseaux sociaux. Dimanche 11 décembre, le créateur de "Bref" a enfin levé le voile sur les raisons de ce changement : attirer l’attention sur la tournée de son spectacle "Une bonne soirée" avec son acolyte Navo et rappeler que la calvitie est une source de complexe. L’estime de soi peut en effet chuter au même rythme que les cheveux. "Mollo sur les blagues, exhorte-t-il. L’impact psychologique est réel." Alors que Kyan Khojandi aborde le sujet sans tabou, Yahoo Actu déconstruit les idées reçues sur la calvitie.

La vidéo "Cheveux !" de Kyan Khojandi

La calvitie ne touche que les plus de 40 ans

L’alopécie androgénétique, plus couramment appelée calvitie, se caractérise par une perte excessive des cheveux, de l’ordre de plus de 100 cheveux par jour. Si elle est plus fréquente aux alentours de 40 ans, elle peut aussi toucher les hommes plus jeunes. "J’ai perdu mes cheveux quand j’avais 20 ans, confie notamment Kyan Khojandi. Ça a été très dur pour moi. Pendant quatre ans, j’ai été assez déprimé." D’après la société française de dermatologie, la calvitie concerne 15% des hommes à l’âge de 20 ans, 30% à 30 ans et 50% à 50 ans. C’est un phénomène normal et physiologique qui dépend en grande partie des gènes et de certaines hormones mâles, les androgènes. Le follicule pileux (la zone de production du poil) est plus ou moins sensible à l’activité hormonale. En cas d’alopécie, le calibre du follicule diminue et produit un fin duvet à la place des cheveux.

La calvitie ne concerne que les hommes

La gifle de Will Smith à Chris Rock pour une blague sur le crâne rasé de sa femme, Jada Pinkett Smith, lors de la dernière cérémonie des Oscars a mis en lumière l’alopécie féminine. Comme chez l’homme, elle provoque une perte des cheveux qui deviennent plus ou moins clairsemés. Les cheveux longs étant perçus comme un étendard de la féminité, elle peut être encore plus mal vécue par les femmes sur le plan psychologique. Là encore, la perte des cheveux peut-être liée aux hormones, avec une part d’hérédité. "L’alopécie androgéntique féminine concerne environ 20% des femmes à l’âge de 40 ans", note la société française de dermatologie. Elle peut aussi être liée à une carence en fer, au dysfonctionnement de la glande thyroïde ou à la grossesse. Dans ce dernier cas, l’alopécie est réversible.

Se laver trop souvent les cheveux accélère la calvitie

Les shampoings trop fréquents peuvent fragiliser les cheveux, mais ne franchissent pas la barrière sous-cutanée. Or, c’est à ce niveau là que la calvitie se produit. Porter régulièrement une casquette ou un bonnet peut en revanche provoquer une transpiration excessive du cuir chevelu et favoriser l’excès de sébum pouvant bloquer la pousse des cheveux.

La calvitie ne se soigne pas

Dans les cas où les follicules pileux ne sont pas complètement détruits, un traitement local peut stimuler la repousse. "J’ai fait un traitement à base de Minoxidil, illustre Kyan Khojandi. Ça avait bien marché à l’époque mais je ne m’acceptais pas très bien dans le miroir." Ce traitement, non remboursé par la Sécurité sociale, permet une stabilisation et une repousse dans deux tiers des cas. Le finastéride peut aussi être prescrit dans le traitement des stades peu évolués d'alopécie androgénétique, uniquement chez l'homme âgé de 18 à 41 ans. Mais il "pourrait être à l’origine d’effets indésirables parfois sévères, en particulier d’ordre psychique, sexuel ou physique", note l’ANSM. Pour les formes plus sévères, il n’y a pas de traitement thérapeuthique.

Messages d’insultes sur les réseaux sociaux, émoticône d’oeufs à gogo ou encore photos de prétendus sosis… Kyan Khojandi explique avoir dû avaler des couleuvres avant de trouver le traitement adéquat : l’acceptation de soi. "Je me trouve plutôt cool avec mon crâne chauve et je le kiffe”, explique-t-il. Que vous optiez pour le coup de tondeuse ou les implants capillaires, "il y a zéro honte", estime l’humoriste. Bref, il n’y a pas de tabou à avoir sur la calvitie.

VIDÉO - Anna ("Disruptive Beauté") parle de son alopécie sévère : "Tout a commencé quand j'ai vu que j'avais un trou derrière la tête"