Glucksmann et des sociaux-démocrates européens appellent à "bâtir une digue" contre l'extrême droite

La tête de liste PS/Place publique pour les élections européennes Raphaël Glucksmann, à Paris le 22 mai 2024 (Antonin UTZ)
La tête de liste PS/Place publique pour les élections européennes Raphaël Glucksmann, à Paris le 22 mai 2024 (Antonin UTZ)

"Nous prenons l'engagement de combattre sans relâche la haine, le racisme et la xénophobie": plusieurs responsables sociaux-démocrates européens signent jeudi avec Raphaël Glucksmann "l'appel de Paris" pour "bâtir une digue robuste contre l'extrême droite".

Ce texte, diffusé sur le site internet de l'hebdomadaire Le Nouvel Obs, et dans plusieurs médias européens, est notamment signé par la tête de liste PS/Place publique aux européennes, à l'origine de l'appel, avec le socialiste néerlandais Frans Timmermans, ex-vice-président de la Commission européenne, et opposant à l'accord de gouvernement conclu aux Pays-Bas entre les libéraux et le parti d'extrême droite PVV.

"Jamais nous ne ferons le moindre pas vers une compromission avec l'extrême droite, ni sur le plan des principes ni sur le plan des stratégies électorales", a déclaré Raphaël Glucksmann lors d'une conférence de presse avec M. Timmermans. "Quand une formation songe à serrer la main du diable, nous la rejetons", a-t-il affirmé, prêt à "perdre des députés" au parlement européen.

Evoquant des élections européennes "historiques", Frans Timmermans a souligné que "pour la première fois, le centre droit envisage de changer de cap et de s'allier avec l'extrême droite" au Parlement. "Mais si on voit ce qui se passe dans les Etats membres où l'extrême droite est au pouvoir", comme la Suède ou les Pays-Bas, "le centre droit a été neutralisé par l'extrême droite", a-t-il prévenu.

"Nous prenons l'engagement de bâtir une digue robuste face à l'extrême droite au Parlement européen et dans les Parlements nationaux", écrivent les signataires, qui comptent aussi le chef des socialistes belges Paul Magnette, le commissaire européen luxembourgeois Nicolas Schmit et la présidente espagnole de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen Iratxe García.

Ils s'engagent à "rejeter toute alliance électorale ou gouvernementale avec les partis d'extrême droite", à l'échelle nationale ou européenne, "et à exclure toute formation de la famille sociale-démocrate européenne" qui ne respecterait pas cette règle.

L'appel, signé aussi par le patron du PS Olivier Faure, l'eurodéputée sociale-démocrate allemande Katarina Barley, le Polonais Robert Biedroń et la tête de liste du parti démocrate italien Elly Schlein, invite les forces politiques pro européennes à "sortir de l'ambiguïté ou de la compromission".

Ils demandent notamment que les têtes de listes européennes prennent position sur ce sujet et que "les chefs d'Etat et de gouvernement s'engagent à ne pas nommer comme présidents de commission ou à la présidence du Conseil" des membres de l'extrême droite.

Les signataires lancent aussi "un avertissement clair" à l'extrême droite. "Là où vous vous en prendrez à n'importe quelle minorité d'origine, de pensée, de culte ou d'orientation sexuelle: nous serons là. Là où vous vous en prendrez aux droits des femmes et aux droits des LGBTQI+: nous serons là. Là où vous insulterez un citoyen européen pour l'inférioriser, l'humilier ou le déshumaniser: nous serons là. Là où une personne devra baisser la tête en raison de ce qu’elle est: nous serons là", martèlent-ils.

"Le temps est venu de devenir des démocrates de combat et non plus d'habitude ou de confort", concluent-ils.

caz/hr/ber