Guerre à Gaza : le Hamas au Caire pour des « discussions », pourquoi ce déplacement est scruté

Dans un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière égyptienne, le 28 avril 2024.
- / AFP Dans un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière égyptienne, le 28 avril 2024.

GAZA - Les discussions pour une trêve à Gaza vont-elles enfin aboutir ? Une délégation du Hamas est arrivée ce samedi 4 mai au Caire pour « poursuivre les discussions » afin de « parvenir à un accord » pour que les combats cessent dans l’enclave palestinienne avec Israël. Les médiateurs - Égypte, Qatar et États-Unis - attendent depuis près d’une semaine la réponse du Hamas à cette nouvelle offre de trêve soumise fin avril.

Dans le même temps, Tsahal menace toujours de lancer une opération terrestre dans le secteur de Rafah malgré les mises en garde de Washington et de l’ONU.

Le HuffPost fait le point ci-dessous sur l’enjeu capital de la venue de membres du Hamas en Égypte ce samedi.

• Le Hamas dit être dans un « esprit positif »

Arrivée ce samedi en matinée au Caire, la délégation du Hamas est menée par Khalil al-Hayya, N.2 de sa branche politique. Dans un communiqué publié tard vendredi, le mouvement terroriste a dit être dans un « esprit positif ». « À la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Égypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions », a-t-il ajouté.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois « déterminé » à obtenir « un arrêt total de l’agression » israélienne, « le retrait » des forces israéliennes et « un arrangement sérieux pour l’échange » d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

• Le directeur de la CIA se joint aussi aux discussions

Selon le site d’information Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l’heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations.

Le directeur de l’agence américaine de renseignement rencontrera son homologue israélien, le chef du Mossad David Barnea, ainsi que des responsables égyptiens et qataris, a rapporté le New York Times. Selon Axios, il s’agit du Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et du chef du renseignement égyptien Abbas Kamel.

William Burns reste un interlocuteur clé dans ces négociations, lui qui a déjà été dépêché lors des précédents cycles de discussions, en mars et en avril, alors qu’ils atteignaient des stades intensifs, pour les voir ensuite s’effondrer, comme le rappelle CNN.

• La pression continue de monter autour d’une offensive à Rafah

L’offre de trêve proposée par le Hamas comprend une pause de l’offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens, contre celle d’otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre.

Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse Israël qui insiste pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah, dernier grand bastion du mouvement islamiste où s’entassent plus d’un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par les violences.

« Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah », a répété cette semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en réaffirmant son intention de lancer cette offensive « avec ou sans accord » de trêve.

Mais pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les déclarations de Benjamin Netanyahu sur un assaut à Rafah « visent clairement à faire échouer toute possibilité d’accord ».

Dans la nuit de vendredi à samedi, des sources hospitalières ont fait état de frappes israéliennes à Rafah mais aussi dans la ville voisine de Khan Younès, détruite après une opération terrestre israélienne et d’intenses combats avec le Hamas.

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources égyptiennes, Israël donnerait encore une semaine aux pourparlers en vue d’une trêve, sans quoi son armée lancera son offensive promise depuis des semaines sur le secteur de Rafah, situé à la lisière de l’Égypte.

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