Gaza: Netanyahu avertit que la "pression internationale" n'empêchera pas une offensive à Rafah

Le Premier ministre israélien a averti ce dimanche 17 mars que la "pression internationale" n'empêcherait pas Israël de lancer une offensive à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où sont massés près d'1,5 million de Palestiniens, selon l'ONU.

"Nous agirons à Rafah, cela prendra quelques semaines et cela aura lieu", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ce dimanche 17 mars.

Il a ajouté au début de la réunion de son gouvernement: "Aucune pression internationale ne nous empêchera d'atteindre tous les objectifs de notre guerre". Soit "anéantir" le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Toutefois, Benjamin Netanyahu qui a reçu ce dimanche le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé qu'Israël ne lancerait pas d'opération militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tant que la population serait "enfermée sur place".

Lancer une opération à Rafah "n'est pas quelque chose que nous ferons en laissant la population enfermée sur place. Nous ferons en réalité le contraire", a-t-il assuré.

La perspective d'un tel assaut est en effet redoutée par la communauté internationale dans cette ville du sud de la bande de Gaza où près de 1,5 million de Palestiniens sont entassés, selon l'ONU. Et alors que le bilan humain a déjà dépassé les 31.500 morts dans la bande de Gaza selon les autorités du Hamas, et que la crise humanitaire y est majeure.

Le Premier ministre israélien a aussi affirmé ce dimanche qu'il n'acceptera pas une paix rendant Israël "faible" face à ses voisins du Proche-Orient.

"Si on nous offre un accord, un chemin vers la paix qui rend Israël faible et incapable de se défendre (...), cela fera reculer la paix", a-t-il affirmé devant la presse, après sa rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Il faut un cessez-le-feu maintenant"

Washington met en garde depuis plusieurs semaines contre le risque pour la population civile de Rafah, et la Maison Blanche a réclamé vendredi de voir "les plans" d'Israël pour cette offensive.

Benjamin Netanyahu avait annoncé vendredi avoir approuvé les "plans d'action" de l'armée concernant le "côté opérationnel" et "l'évacuation de la population", sans plus de précisions.

Après cette annonce, le ministère allemand des Affaires étrangères avait martelé qu'une telle offensive "ne (pouvait) être justifiée".

"Plus d'un million de personnes s'y sont réfugiées et n'ont nulle part où aller. Il faut un cessez-le-feu maintenant", avait-il dit.

Le bureau du Premier ministre a annoncé dimanche que les déclarations à la presse initialement prévues après sa rencontre avec Olaf Scholz n'auraient finalement pas lieu, sans donner d'explications.

Les États-Unis "ne peuvent pas soutenir une opération à Rafah qui ne comporte pas un plan applicable, vérifiable, réalisable, tenant compte des 1,5 million de personnes qui tentent de trouver refuge à Rafah", a réaffirmé dimanche sur la chaîne Fox News le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby. Washington n'a pas encore reçu de "plan crédible" israélien en ce sens, a-t-il souligné.

Des appels à la tenue d'élections en Israël

Benjamin Netanyahu est soumis à une pression internationale croissante, notamment de la part du président américain Joe Biden qui a salué vendredi le "bon discours" prononcé par le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, appelant à des élections anticipées en Israël.

"Nous ne sommes pas une république bananière", a répliqué le Premier ministre israélien dans des interviews successives dimanche à CNN et Fox News, qualifiant l'appel de Chuck Schumer, personnalité juive la plus haut placée du pouvoir législatif américain, de "complètement déplacé".

Les membres de "la communauté internationale" appelant à la tenue d'élections "le font car ils savent que des élections stopperont la guerre et paralyseront le pays pendant au moins six mois", a dénoncé dimanche le Premier ministre israélien, cité par ses services.

"Si nous arrêtons la guerre maintenant (...) Israël aura perdu la guerre. Nous ne le permettrons pas. C'est pourquoi nous ne céderons pas à ces pressions", a-t-il poursuivi en accusant la communauté internationale d'avoir "oublié si vite le 7 octobre".

Benjamin Netanyahu doit aussi réunir en fin de journée le cabinet de sécurité pour déterminer la position de la délégation israélienne devant se rendre au Qatar afin de négocier une éventuelle trêve de six semaines à Gaza et la libération d'otages du Hamas contre celle de prisonniers palestiniens.

Article original publié sur BFMTV.com