Guerre Israël-Hamas: Joe Biden exhorte à "protéger" les civils à Rafah

Joe Biden, répétant la mise en garde déjà émise plusieurs fois par son administration, a par indiqué ce lundi 12 février qu'il "fallait protéger" les civils palestiniens à Rafah en cas d'offensive israélienne sur cette ville du sud de l'enclave.

"Les États-Unis travaillent à un accord de libération des otages entre Israël et le Hamas, qui amènerait immédiatement une période de calme d'au moins six semaines à Gaza", pouvant déboucher sur "quelque chose de plus durable", a par ailleurs dit le démocrate de 81 ans, lors d'une déclaration commune à la Maison Blanche avec le roi Abdallah II de Jordanie.

Washington veut un plan "crédible" pour épargner les civils

Les deux dirigeants ont chacun évoqué la situation de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza qui est le prochain objectif militaire affiché d'Israël, en termes un peu différents.

"Nous ne pouvons pas nous permettre une attaque israélienne sur Rafah", a dit Abdallah II, ajoutant que "la situation était déjà insupportable pour plus d'un million de personnes qui ont été poussées vers (cette ville frontalière avec l'Égypte) depuis que la guerre a commencé".

Répétant la position déjà exprimée à plusieurs reprises par l'administration américaine, le président a réclamé, de la part des forces israéliennes, un plan "crédible" pour épargner la population civile, en préalable à toute offensive.

La solution à deux États

Le souverain et le président se sont retrouvés sur l'appel à instaurer à long terme un État palestinien. "C'est la seule voie pour assurer à long terme la sécurité d'Israël", a plaidé Joe Biden. Abdallah II a lui appelé de ses vœux "un État palestinien indépendant, souverain et viable, ayant Jérusalem-Est pour capitale, mais cohabitant avec Israël dans la paix et la sécurité."

"C'est la seule solution qui garantira la paix et la sécurité pour les Palestiniens et les Israéliens ainsi que toute la région", a-t-il déclaré.

Washington, premier allié d'Israël, laisse transparaître de plus en plus nettement son agacement face au gouvernement de Benjamin Netanyahu, en particulier en ce qui concerne Rafah. Interrogé pour savoir si le Premier ministre israélien écoutait ses conseils, Joe Biden a répondu sur le ton de l'humour: "Tout le monde le fait."

Mais la chaîne NBC rapporte qu'en privé, le président américain laisse éclater sa frustration envers le dirigeant israélien, y compris avec des jurons. Son administration rejette toutefois, jusqu'ici, l'idée de conditionner l'aide militaire importante des États-Unis à de quelconques engagements, ou objectifs en matière de protection des civils palestiniens.

Article original publié sur BFMTV.com