Gaza : l’ONU prend ses distances avec les chiffres de victimes annoncés par le Hamas

L’intégralité des statistiques antérieures au 8 mai 2024 concernant la typologie des morts à Gaza est probablement à oublier. Les totaux, en revanche, restent valides, et ils sont effroyables.  - Credit:UPI / UPI/ABACA
L’intégralité des statistiques antérieures au 8 mai 2024 concernant la typologie des morts à Gaza est probablement à oublier. Les totaux, en revanche, restent valides, et ils sont effroyables. - Credit:UPI / UPI/ABACA

Le 6 mai 2024, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, ou Ocha) actualisait son triste bilan des morts à Gaza. Il annonçait 33 797 personnes décédées depuis le début du conflit, dont une proportion effrayante de femmes (9 500) et surtout d'enfants (14 500), les deux représentants 71 % du total des victimes.

Quarante-huit heures plus tard, le même bureau, plus connu sous son acronyme anglais Ocha, divise de moitié, ou presque, le total des femmes et des enfants tués. Il est alors question de 4 959 femmes et 7 797 enfants, soit 12 756 victimes, représentant 36 % d'un total de 34 844 morts. Deux fois moins.

Que s'est-il passé ? Une nouvelle catégorie a fait son apparition dans les bilans, les « non-identifiés ». Le 8 mai, ils sont 9 111. Étaient-ils tous comptés jusqu'ici sans preuve comme des femmes et des enfants ? L'Ocha ne le précise pas, mais cela n'expliquerait pas entièrement la révision à la baisse du nombre de femmes et d'enfants.

Compter les morts a toujours été une gageure en temps de guerre, ou même lors de catastrophes survenant en temps de paix. Le nombre de victimes du tsunami de 2011 au Japon est estimé autour de 18 000, avec une marge d'erreur de plusieurs milliers de personnes.

Une seule source, le Hamas

Dans le cas de Gaza, le brouillard est délibérément entretenu. La seule source d'information est le Hamas. Aucun observateur indépendant ne peut vérifier les [...] Lire la suite