Génocide des Tutsis au Rwanda: vers des excuses de la France, voire des poursuites judiciaires?

Dimanche 7 avril 2024, le Rwanda s’apprête à commémorer le 30ème anniversaire du génocide de 1994, alors que le président français a fait un pas supplémentaire, jeudi 4 avril ; après avoir reconnu, en 2021, la « responsabilité » de la France dans le génocide, Emmanuel Macron a estimé, selon l'Élysée, que « Paris aurait pu arrêter » les massacres, mais « n’en a pas eu la volonté ». Une position qui soulève trois questions en particulier.

Emmanuel Macron peut-il aller jusqu’à prononcer des excuses au nom de la France ?

Ce n’est pas du tout certain. Sur les 30 dernières années, il n’y a que la Belgique qui a présenté formellement des excuses au peuple rwandais. En 1998, au nom des États-Unis, le président Bill Clinton a exprimé des regrets ambigus : « La communauté internationale, aux côtés des pays africains, doit aussi porter sa part de responsabilité. Nous n’avons pas réagi assez rapidement après le début de la tuerie. Nous n’avons pas immédiatement appelé ces crimes par leur nom adéquat : génocide. »

En l’an 2000, le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, a été beaucoup plus clair : « J’assume ici devant vous la responsabilité de mon pays, des autorités politiques et militaires belges, et au nom de mon pays, je vous demande pardon pour cela. » Quelques jours plus tard, toujours en l’an 2000, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a présenté des remords : « Au nom de l’ONU, je reconnais cet échec et j’exprime mon profond remords. » Des remords, pas des excuses.


Lire la suite sur RFI