Festival de Cannes : le pire et le meilleur de l'événement cinéma

Festival de Cannes : le pire et le meilleur de l'événement cinéma 
Crédit : Les films du poisson
Festival de Cannes : le pire et le meilleur de l'événement cinéma Crédit : Les films du poisson

Racoleurs et vains ou audacieux et surprenants, quels films se démarquent de cette 76e édition du Festival de Cannes qui s'achève ce samedi 27 mai ? Petite revue de ce qui nous a plus ou moins convaincus.

LES FLOPS

Le plus racoleur

C’est une série mais The Idol remporte haut la main la Palme de la bêtise crasse avec son regard objectifiant posé sur la pop idole incarnée par Lily-Rose Depp, ses répliques sanctifiant le viol, et sa provoc en carton. Un point de vue aussi navrant que l’interprétation de The Weeknd.

Le plus fake

Dans le documentaire Little girl Blue, Mona Achache tente de raconter sa mère défunte en demandant à l’actrice Marion Cotillard de l’incarner et en brouillant les frontières entre fiction et documentaire. Mais le dispositif est maladroit, plombé par d’interminables tirades et quelques séquences qui frisent le grotesque. Poussif et répétitif.

Le plus vain

Wes Anderson le réalisateur de Grand Budapest Hotel, ne cesse de se caricaturer : stars à l'appui (Scarlett Johansson, Tom Hanks, Maya Hawke...), Asteroid city est un nouveau moodboard géant, plus proche d’une performance vidéo dans un musée d’art moderne que du cinéma. D’un ennui abyssal.

Le plus dégoûtant

Mention spéciale à Club Zero de Jessica Haussner qui donne lui aussi dans la surenchère facile avec sa scène où une lycéenne anorexique, soumise à une gourou du régime, se fait vomir avant de manger à la fourchette ce qu’elle vient de régurgiter.

Le plus épuisant

Centré sur le quotidien de deux ambulanciers (dont l'un est joué par Sean Penn), Black flies de Jean-Stéphane Sauvaire enchaîne les séquences épileptiques qui brûlent la rétine et mettent le spectateur à l’épreuve. On retiendra par exemple l’accouchement d’une junkie, avec mort-né baigné dans une mare de sang. Cet exercice de style sous adrénaline regorge de séquences du genre pour, au final, raconter bien peu.

LES TOPS

Le plus drôle

Chouchou des réseaux sociaux, Pierre Niney renforce sa cote en incarnant un cinéaste génial mais totalement mégalo et névrosé dans Le livre des solutions de Michel Gondry. Le personnage autocentré et tyrannique avec ses équipes est hilarant : LA comédie du festival qu’on aurait adoré voir en compétition.

Le plus audacieux

Avec Le règne animal, Thomas Cailley, le réalisateur des Combattants, propose un conte fantastique : un père tente de retrouver sa femme disparue dans un avenir proche où une maladie transforme les hommes en animaux. C’est non seulement extrêmement bien fait mais c’est aussi émouvant, drôle, et très original.

Le plus romantique

Ethan Hawke et Pedro Pascal, la star des séries The Last of us et Mandalorian, jouent deux cow-boys amoureux dans le moyen-métrage Strange way of life de Pedro Almodovar. La seule frustration : que ce soit si court !

Le plus étonnant

Jude Law en roi sadique à l’odeur pestilentielle et à la plaie purulente : c’est l’étonnant pari du Jeu de La reine qui, s’il est par ailleurs très classique, pourrait valoir un prix d’interprétation à la star hollywoodienne. Pour la petite anecdote, l’acteur s’est fait créer un parfum à base de sang, de sueur et de matière fécale pour être au plus proche du rôle !

Le plus Palmable

Pour son actrice Sandra Hüller qui mérite le prix d’interprétation féminine, pour la force de sa mise en scène et pour l’intelligence de son propos sur l’équilibre fragile du couple et le pouvoir du récit, la française Justine Triet est notre favorite pour la consécration suprême pour son film, l'"Anatomie d’une chute".

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