Un enfant français sur dix ne peut pas partir en vacances, et l’inflation risque d’aggraver ce constat

Un enfant français sur dix ne peut pas partir en vacances, et l’inflation risque d’aggraver ce constat
Un enfant français sur dix ne peut pas partir en vacances, et l’inflation risque d’aggraver ce constat

ÉCONOMIE - De quoi manquent les enfants en France ? Dans une étude publiée par l’Insee ce jeudi 23 mars, l’institut de statistiques revient sur les privations matérielles dont souffrent les moins de quinze ans en France métropolitaine. Disposer d’un endroit où faire ses devoirs, manger des fruits et légumes une fois par jour, partir au moins une semaine par an en vacances, vivre dans un logement à bonne température… Des besoins de première nécessité qui, pour des raisons financières, ne sont pas assurés pour tous aujourd’hui.

L’étude s’appuie sur des chiffres récoltés en 2021, année de crise sanitaire dans une France touchée par la pandémie de coronavirus, mais pas encore par l’inflation grimpante. Dans ce contexte, les mesures de l’Insee affichent un net progrès : entre 2009 et 2021, tous les indicateurs de précarité choisis montrent que les conditions de vie des enfants s’améliorent. Pour autant, 23,7 % des moins de quinze ans vivent dans un foyer où il n’est pas possible de remplacer des meubles hors d’usage, et 14,7 % dans un foyer où faute de moyens, les factures ne peuvent être réglées à temps.

Les familles monoparentales plus touchées

Les chiffres de l’Insee indiquent par ailleurs que « les adultes privilégient lorsqu’ils le peuvent les dépenses destinées aux enfants ». Ainsi, dans les foyers au sein desquels les parents attestent ne pas pouvoir partir en vacances, seule la moitié déclare que les enfants ne peuvent pas partir en vacances non plus.

C’est tout de même 10,6 % des enfants en France hexagonale, qui n’ont pas les moyens de quitter le domicile familial pour partir en vacances au moins une semaine par an, y compris au sein de sa famille. Un chiffre en baisse depuis 2009, période à laquelle il s’élevait à 17,4 %. L’étude rappelle cependant que ce taux s’amplifie pour les familles monoparentales, plus souvent touchées par la pauvreté, et dans les familles nombreuses (trois enfants ou plus).

Ces chiffres risquent fort d’évoluer dans les mois à venir puisqu’en décembre 2022, 75 % des ménages avec enfants déclaraient à l’Insee avoir dû changer leurs habitudes de consommation à cause de l’inflation. Reste à savoir si la situation peut s’améliorer, à l’heure où le prix des denrées alimentaires a augmenté en moyenne de 14,5 % depuis févier 2022, et où le coût des fournitures scolaires est, lui aussi, à la hausse.

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