"Pas un endroit de sûr à Gaza": malgré l'ultimatum d'Israël, les Gazaouis hésitent à évacuer vers le sud

"Pas un endroit de sûr à Gaza": malgré l'ultimatum d'Israël, les Gazaouis hésitent à évacuer vers le sud

Un territoire sous haute tension. Ce vendredi, Israël a ordonné l'évacuation sous 24 heures vers le sud de "tous les civils" de la ville de Gaza, une mesure condamnée par l'ONU, jugée "impossible" par les humanitaires et rejetée par le Hamas. Sur place, la population, déjà sous le feu des bombardements depuis les attaques terroristes perpétrées sur le territoire israélien, se retrouve coincée et hésite sur la marche à suivre.

Évacuation difficile

Sur l'antenne de BFMTV ce matin, Rami Abu Jammus, un habitant de Gaza, estime que ce déplacement de population "ne sert à rien" car, selon lui, "il n'y a pas un endroit de sûr à Gaza."

"L'armée pousse petit à petit. Ils disent qu’ils ne veulent pas toucher les civils mais les bombardements sont intensifs. J'habite dans une tour, et même pour sortir ce n'est pas sûr", dit-il.

Selon lui, il est actuellement très difficile de quitter le nord du territoire et la ville de Gaza en raison de l'absence de "corridors pour partir." Alors, selon Rami Abu Jammus, il ne reste en réalité que peu de possibilités à la population locale.

"Il y a ceux qui n'ont pas les moyens de partir, et ceux qui disent préférer mourir en dignité chez eux plutôt que de se faire humilier plus au sud", dit-il.

Sur Twitter, un utilisateur gazaoui en arrive à la même conclusion:

"Si nous sommes bombardés de toute façon, beaucoup pensent que nous devons rester où nous sommes", dit-il.

"Je ne sais pas comment ils vont faire"

Toujours sur notre antenne ce vendredi, Nabil Diab, également habitant de Gaza, souligne que pour l'heure l'évacuation de la zone est quasi-impossible.

"Les routes sont coupées, il n'y a pas de communications, pas de transports, je ne sais pas comment ils vont faire pour déplacer", s'inquiète-t-il.

En ce qui concerne son cas personnel, Nabil Diab assure qu'il ne sait "pas encore" s'il va évacuer, et dit attendre l'avis des "médecins et humanitaires" présents sur place.

Ces témoignages illustrent la difficulté du quotidien de la population palestinienne depuis les attentats de samedi sur le sol israélien. Jeudi déjà, plusieurs d'entre eux ont témoigné de la terreur qu'ils vivent au quotidien.

"On dormait et, d'un coup, tout le quartier s'est retrouvé sous les bombes de l'occupant. Ma maison a été détruite", raconte à l'AFP Jamal al-Masri. "Tout le monde est touché, il y a des bouts de corps, des cadavres, ceux de mes enfants et des enfants des autres", continue-t-il.

Pour Mohammed Mazen, qui est abrité avec sa famille, le constat est clair: "Il n'y a pas d'endroit sûr", à Gaza.

Article original publié sur BFMTV.com