Deuxième tour des législatives : qui sont ces candidats soutenus par le RN qui se désistent ?

Alors que le barrage contre le Rassemblement national s’organise, avec plus de 200 désistements de candidats du Nouveau Front populaire et du camp présidentiel avant le second tour des législatives, le bloc d’extrême droite aussi se retire dans quelques territoires.

Dans le Val d’Oise, un désistement au profit de la députée sortante Horizons Naïma Moutchou

Dans la quatrième circonscription du Val d’Oise, la députée sortante Horizons Naïma Moutchou aura ainsi le soutien du candidat de l’alliance LR-RN Sébastien Meurant. Arrivé en troisième position, l’ancien sénateur Les Républicains a en effet annoncé son retrait. Une « décision personnelle », explique-t-il, pour tenter de contrer l’élection de la candidate LFI Karine Lacouture, arrivée en première position avec 34,6 % des voix. « Face au risque de l’élection d’une candidate LFI dans la circonscription, je voterai pour Naïma Moutchou, qui a pris un peu de distance par rapport à Emmanuel Macron. Entre deux maux, je choisis le moindre », précise-t-il.

Selon le décompte du Monde, parmi les candidats LR ayant refusé l’alliance conduite par Éric Ciotti avec le RN, deux ont décidé de se désister dans des circonscriptions où l’extrême droite était en tête à l’issue du premier tour. « C’est indigne », fustige Sébastien Meurant. L’ex-candidat dénonce aussi la stratégie de désistement du camp présidentiel au profit de personnalités du Nouveau Front populaire : « Comment des gens comme Gabriel Attal ou Emmanuel Macron ont pu changer d’avis sur LFI du jour au lendemain ? C’est inimaginable, ils n’ont aucun honneur. »

Sur le plateau de TF1, au lendemain du premier tour, Jordan Bardella qualifiait aussi d’ « alliance du déshonneur », les retraits de candidats Ensemble au profit du bloc de gauche. Des accusations que Gabriel Attal réfute, arguant que le Nouveau Front populaire n’est pas en position de gagner ces élections législatives. « La leçon de ce premier tour c’est qu’il y a un bloc qui est en situation d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale : c’est l’extrême droite. Ni le Nouveau Front populaire ni nos candidats ne sont en capacité de former seuls une majorité absolue », défendait le Premier ministre ce 3 juillet au micro de France Inter.

Dans le Calvados, un désistement entaché par une polémique

Dans la 11ème circonscription des Yvelines, la candidate RN Victoria Doucet s’est également désistée au profit d’un candidat Ensemble, cette fois-ci sous l’étiquette UDI. Un retrait « pour faire barrage à l’extrême gauche », confirme auprès du site actu.fr le délégué départemental du parti. Dans cette circonscription, le candidat de La France insoumise est en effet en bonne position pour l’emporter, avec 43,3 % des voix contre 29,2 % pour son concurrent de l’UDI.

Dans la 2ème circonscription de Haute-Corse, c’est pour éviter la réélection du député autonomiste Jean-Félix Acquaviva que le RN s’est retiré. Arrivée en troisième position, Sylvie Jouart a confié à Corse Matin s’être désistée contre sa volonté et à la demande des « instances nationales du parti », pour lancer un appel au soutien à François-Xavier Ceccoli, un candidat divers droite arrivé en tête au premier tour.

Enfin, la situation est bien différente dans la 1ère circonscription du Calvados, où la candidate RN Ludivine Daoudi a suscité la polémique après la diffusion d’une photo où on la voit arborer un képi nazi. Arrivée en troisième position avec près de 20 % des voix, elle a été écartée du second tour par « une décision concertée » des instances du RN, confirme le responsable du parti dans le département auprès de France Bleu Normandie.