Depardieu, Jacquot... Pour Emmanuelle Devos, le cinéma est "le miroir" d'un "vaste changement sociétal"

Pour la comédienne Emmanuelle Devos, interrogée ce dimanche dans La Tribune Dimanche, la dénonciation de "mauvaises pratiques" dans le cinéma français reflète un "vaste changement sociétal".

La comédienne Emmanuelle Devos commente ce dimanche dans La Tribune Dimanche les récentes accusations qui agitent le cinéma français et divisent la société. Gérard Depardieu, Benoît Jacquot, Jacques Doillon sont aujourd'hui mis en cause par plusieurs femmes.

Une période qu'Emmanuelle Devos décrit comme "une sorte de nettoyage du passé". "De mauvaises pratiques du passé sont en train d'être mises au jour, quelquefois avec excès", estime l'actrice, regrettant qu'on "ne réfléchi(sse) plus", qu'on "ne se parle plus".

Pour Emmanuelle Devos, ce qui est ici à l'œuvre dépasse le cadre du cinéma, qui est "un peu le miroir" d'un "vaste changement sociétal".

Celles "qui n'ont pas le pouvoir"

Si elle reconnaît qu'il faut "pour le moment, éviter les films avec Depardieu sur France Télévisions", la comédienne refuse de priver le public de ces films de façon pérenne. "De toute façon, on ne peut effacer un artiste, quoi qu'il ait fait", souligne-t-elle, notant cependant des changements sur les tournages, où certains sont écartés en raison de leur comportement.

Elle espère surtout que les choses vont changer pour celles "qui n'ont pas le pouvoir: les maquilleuses, les techniciennes, les régisseuses".

Samedi, la comédienne Anny Duperey a, elle, dénoncé sur RTL une "chasse aux sorcières tardive", et souhaité que l'on (ne) "condamne (pas les) œuvres en même temps que les hommes".

Les récentes accusations de Judith Godrèche, qui a porté plainte la semaine dernière contre Benoît Jacquot et contre Jacques Doillon, mais aussi les différentes plaintes et accusations à l'encontre de Gérard Depardieu fin 2023, suscitent de nombreuses réactions au sein du cinéma français.

"Il faut que la société change"

"Il faut que la société change, partout", a pour sa part estimé l'actrice Eva Darlan sur BFMTV, soulignant que ce qui se passait actuellement dans le cinéma était valable "partout".

Comme en France, le cinéma espagnol, qui a décerné samedi 10 février ses Goya, l'équivalent des César, est bouleversé par le mouvement #Metoo et secoué par des révélations d'abus sexuels.

L'actrice américaine Sigourney Weaver, qui a reçu un Goya international, s'exprimant vendredi sur le sujet a déclaré: "Nous savions que le mouvement #Metoo n'allait pas changer les choses du jour au lendemain" mais "je suis contente que ce secteur parle de plus en plus de tous ces cas" de violences sexuelles.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Abus sexuels dans le cinéma français : "Tous les milieux où les hommes ont du pouvoir" sont touchés