Le décollage du vaisseau Starliner de Boeing annulé en dernière minute à cause d’un problème technique

Un hélicoptère de sécurité survole le vaisseau spatial Starliner de Boeing avant que son vol ne soit annulé, alors qu’il se trouve au sommet d’une fusée Atlas V de United Launch Alliance au complexe 41 de lancement spatial, le 01 juin 2024, à Cap Canaveral, en Floride.
JOE RAEDLE / Getty Images via AFP Un hélicoptère de sécurité survole le vaisseau spatial Starliner de Boeing avant que son vol ne soit annulé, alors qu’il se trouve au sommet d’une fusée Atlas V de United Launch Alliance au complexe 41 de lancement spatial, le 01 juin 2024, à Cap Canaveral, en Floride.

ESPACE - Il faudra (encore) réessayer. Le premier décollage avec astronautes du vaisseau Starliner de Boeing a été annulé ce samedi 1er juin. L’annulation s’est faite à moins de quatre minutes du lancement en raison d’un problème technique, a annoncé la Nasa. « Il se trouve que nous avons eu un problème de séquenceur de lancement au sol », a déclaré Steve Stitch, manager du programme, « nous avons vraiment été proches du but aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Starliner : les problèmes de Boeing ne s’arrêtent pas aux avions 737 Max

Le séquenceur de lancement au sol est l’ordinateur qui ordonne à la fusée de décoller, et c’est lui qui a déclenché la mise en attente automatique qui a empêché le lancement. Tory Bruno, président-directeur général de United Launch Alliance a déclaré que « le principal suspect serait un problème matériel ou un problème de communication réseau entre les trois ordinateurs ». Si le problème est résolu dans la soirée de samedi, Starliner pourrait être lancé dimanche. Dans le cas contraire, les prochaines tentatives de lancement auront lieu les 5 et 6 juin.

Il s’agit du deuxième report du décollage en moins d’un mois pour cette mission, attendue depuis des années et qui doit permettre à Starliner de transporter pour la première fois des astronautes de la Nasa vers la Station spatiale internationale (ISS).

« L’ordinateur détecte une condition qu’il n’attendait pas »

Le décollage était prévu ce samedi à 12H25 depuis Cap Canaveral, en Floride (16H25 GMT). Les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams, deux vétérans de l’espace, étaient installés à bord de la capsule Starliner, placée au sommet d’une fusée Atlas V du groupe ULA.

Mais le compte à rebours a été stoppé au dernier moment par l’ordinateur vérifiant tous les derniers paramètres avant le décollage, a expliqué Dillon Rice, commentateur pour ULA. Un tel cas de figure survient automatiquement quand « l’ordinateur détecte une condition qu’il n’attendait pas », mais celle associée à l’annulation de samedi n’est pas encore connue.

Les équipes de ULA, Boeing et la Nasa ont mis la fusée dans une configuration sécurisée. Les deux astronautes en sont sortis souriants et ont été acheminés jusqu’à leur base non loin du pas de tir.

La Nasa a commandé il y a dix ans aux entreprises américaines Boeing et SpaceX deux nouveaux véhicules pour acheminer ses astronautes jusqu’à l’ISS. SpaceX joue déjà ce rôle de taxi spatial depuis quatre ans.

Boeing joue ainsi sa réputation sur cette mission test, qui doit démontrer que son vaisseau est sûr avant de commencer les missions régulières vers l’ISS. Pour la Nasa, l’enjeu est également grand : disposer d’un deuxième véhicule lui permettrait de mieux gérer d’éventuelles situations d’urgence. Une fois Starliner opérationnel, la Nasa souhaite alterner entre les vols de SpaceX et Boeing.

Début, un problème de valve de la fusée annulait le décollage

L’annulation samedi est un nouveau revers pour cette mission, qui a déjà pris des années de retard. Début mai, le décollage avait déjà été annulé au dernier moment à cause d’un problème sur une valve de la fusée, qui a depuis été changée.

Une petite fuite d’hélium a ensuite été découverte sur l’un des propulseurs du vaisseau. Mais il a été décidé de ne pas la réparer, ce qui nécessiterait de démonter Starliner. Elle ne représente pas de danger et ne s’est pas agrandie durant les préparatifs pour le vol samedi matin, selon la Nasa.

Ces contretemps n’étaient que les derniers d’une série de mauvaises surprises pour Boeing, déjà ébranlé par des problèmes de sécurité sur ses avions. En 2019, lors d’un premier test sans équipage, le vaisseau n’avait pas pu être placé sur la bonne trajectoire et était revenu sans atteindre l’ISS.

Puis en 2021 un problème de valves bloquées sur la capsule avait entraîné le report d’une nouvelle tentative. Le véhicule vide avait finalement réussi à atteindre l’ISS en mai 2022. D’autres problèmes découverts ensuite, notamment sur les parachutes freinant la capsule lors de son retour dans l’atmosphère, avaient de nouveau engendré des retards.

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