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Allemagne, Portugal, Grèce : ces pays qui misent sur un reconfinement local

Plusieurs pays ont décidé d'imposer un nouveau confinement, à l'échelle locale, pour faire face à un retour du coronavirus. C'est le cas de Pékin.
Plusieurs pays ont décidé d'imposer un nouveau confinement, à l'échelle locale, pour faire face à un retour du coronavirus. C'est le cas de Pékin.

Le nouveau coronavirus continue de se répandre, même dans les pays où l’épidémie était maîtrisée. Pour tenter d’éviter une deuxième vague, certains ont fait le choix du reconfinement local.

Difficile de se débarrasser du nouveau coronavirus. Dans plusieurs régions du globe, le gros de l’épidémie semble être passé. Mais certains pays enregistrent des résurgences qu’il faut rapidement enrayer. Difficile cependant d’imposer aux populations un deuxième confinement total, seulement quelques mois ou quelques semaines après la levée des restrictions. Sans compter qu’un tel procédé viendrait encore plus peser sur des économies qui ont déjà connu une crise sans précédent.

Deux cantons concernés en Allemagne

Plusieurs pays ont donc décidé de répondre aux nouvelles contaminations par des reconfinements partiels et locaux. C’est notamment le cas de l’Allemagne, qui avait entamé le 20 avril un déconfinement progressif. Mais, depuis, plusieurs centaines d’employés d’un abattoir de Gütersloh - dans l’est du pays - ont été testés positifs au coronavirus. En tout, plus de 1500 personnes ont été contaminées dans ce canton d’après des chiffres du 22 juin.

Les autorités locales ont donc décidé d’imposer un nouveau confinement aux habitants du canton de Gütersloh ainsi qu’à ceux du canton voisin de Warendorf, tous deux en Rhénanie-du-nord-Westphalie. Soit 600 000 personnes concernées par cette mesure, mise en place le 23 juin et prévue pour l’heure jusqu’au 30. Les rassemblements de plus de deux personnes qui ne sont pas du même foyer sont interdits. Les bars, cinémas, musées, établissements scolaires et salles de sport ont une fois de plus dû fermer leurs portes.

Si la situation sanitaire l’impose, le ministre-président de Rhénanie-du-nord-Westphalie, Armin Laschet, n’a cependant jamais été favorable à un confinement strict, même lors de la première vague. L’Allemagne étant un état fédéral, les 16 Länder disposent de pouvoirs pour décider localement des mesures de précaution, même si elles sont encadrées par un plan national. Lors du premier confinement, Armin Laschet avait très rapidement voulu faire repartir l’économie de sa région. Il s’était même battu pour que les frontières avec le Pays-Bas et la Belgique - voisins de ce Länder - restent ouvertes.

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“C’est un reconfinement” à Lisbonne

Le Portugal aussi a fait le choix des restrictions localisées. Le pays a entamé un déconfinement progressif le 4 mai dernier, dont la troisième phase s’est achevée presque partout le 14 juin, sauf à Lisbonne où cette dernière étape a été retardée. La capitale et ses alentours ont même opéré un retour en arrière, avec quelques nouvelles restrictions le 10 juin, en lien avec la fête nationale, comme l’explique RFI.

La situation a évolué depuis, puisque le nombre de cas de coronavirus n’a cessé d’augmenter, avec 300 à 400 nouvelles contaminations quotidienne enregistrées ces derniers jours, presque exclusivement à Lisbonne et dans sa région. De nombreux clusters ont fait leur apparition notamment sur les lieux de travail, comme des usines, des chantiers ou des entrepôts, détaille RFI.

Le gouvernement a donc décidé d’instaurer “un reconfinement”, selon les mots du Premier ministre, António Costa, depuis le 23 juin. Il concerne les habitants de la capitale et de 17 municipalités de sa métropole. Les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits - ils sont autorisés à 20 dans le reste du pays -, les bars et restaurants doivent fermer leurs portes à 20h et les contrôles de police sont renforcés.

La Grèce confine les camps de migrants

En Grèce, c’est la commune d‘Echinos - dans la région de Xanthi, au nord-est du pays - qui fait l’objet d’un nouveau confinement très strict depuis le 18 juin, comme le rapporte le quotidien grec Ekathimerini. Les habitants sont appelés à rester chez eux et tous les commerces sont fermés sauf les pharmacies et les supermarchés, jusqu’au 25 juin minimum.

En parallèle, le gouvernement grec a également prolongé ce 21 juin, pour la quatrième fois, le confinement dans cinq camps de migrants installés sur les îles de la mer Egée. Il devrait donc s’étendre jusqu’au 5 juillet, selon RFI. Une situation qui suscite l’inquiétude de Médecins sans frontières. Selon l’ONG, ces lieux ne présentent pas de risques sanitaires puisque peu de cas y ont été recensés depuis le début de la crise.

Reconfinement après seulement trois semaines en Inde

En Inde, l’agglomération de Chennai (dans l’état de Tamil Nadu, au sud du pays) fait face à un “reconfinement complet” depuis le 19 juin, rapporte Le Temps. Les habitants n’ont pas le droit de se déplacer à plus de deux kilomètres de leur domicile et les commerces essentiels ferment leur porte à 14h, précise BFMTV. Ces mesures devraient être maintenues au minimum jusqu’à la fin du mois.

En Inde, le souvenir du confinement très stricte, imposé fin mars, est encore frais : les restrictions n’ont commencé à être levées qu’au début du mois de juin.

Plusieurs confinements locaux en Chine

Le Chine aussi a dû se tourner vers le reconfinement partiel ces dernières semaines. La temporalité du coronavirus dans le pays est bien différente du reste du monde. L’épidémie a démarré beaucoup plus tôt. Confinement et déconfinement ont donc eu lieu relativement tôt dans l’année : le pays a commencé à lever les restrictions depuis fin mars. De nombreux contrôles ont cependant continué d’être imposés, notamment à Pékin. Mais la Chine connaissait, ces dernières semaines, un retour à la normale dans sa grande majorité.

L’épidémie a cependant refait des siennes fin mai, dans la province de Jilin, après des semaines sans nouvelles contaminations. La ville de Jilin a donc entamé un confinement partiel dès le 20 mai dans ses quartiers résidentiels, ainsi que dans les villages alentours, rapporte Le Parisien.

Plus récemment, c’est Pékin qui a fait face à une reprise des contaminations, avec plus de 100 cas en cinq jours. Ce nouveau foyer, lié à un marché de la ville, a entraîné le confinement de 11 quartiers de la capitale dès le 13 juin. Le 16 juin, plus d’une trentaine de zones résidentielles étaient soumises à ces restrictions. Les habitants sont priés de rester chez eux et des écoles et crèches ont dû refermer leurs portes. Les autorités ont affirmé mettre en place un “mécanisme de guerre” pour faire face aux nouvelles contaminations. Cela faisait près de deux mois que la ville n’en avait pas connues.

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