Covid-19 : inquiétude dans l'hémisphère sud à l'approche de l'hiver

Une ONG brésilienne a creusé des fausses tombes sur la plage pour dénoncer la mauvaise gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement.

L’hiver arrive dans les pays de l’hémisphère sud, ce qui fait craindre une hausse des cas de Covid-19, en cas de saisonnalité du virus.

Le Covid-19 est-il un virus saisonnier ? La réponse à cette question qui agite le monde scientifique pourrait venir de l’hémisphère sud dans les prochaines semaines. Alors que les températures augmentent en Europe au fur et à mesure que l’été approche, le nombre de cas diminue. Mais dans l’hémisphère sud, l’hiver approche et les températures commencent à chuter.

L’hiver austral va débuter et pourrait s’accompagner d’une hausse des cas de Covid-19, et ainsi préfigurer de ce qui pourrait arriver en Europe à l’hiver prochain. C’est notamment l’idée relayée par le professeur Didier Raoult. “S'il y a une épidémie en Nouvelle-Zélande, cet été, on peut redouter qui ait le même type d'épidémie l'hiver prochain en France. C'est le cas pour la plupart des infections respiratoires", explique t-il dans sa dernière vidéo sur sa chaîne Youtube.

En Australie, “l'hiver pourrait être la saison du Covid-19”

La Nouvelle-Zélande, qui avait réussi à se débarrasser du virus en n’ayant plus aucun cas positif sur son territoire, a enregistré deux nouveaux cas, deux ressortissants venus de Grande-Bretagne qui ont pu quitter la quatorzaine obligatoire avant son terme. De quoi faire craindre un rebond de l’épidémie dans le pays alors que l’hiver débute dans quelques jours, et que les températures chutent.

Une inquiétude partagée par l’Australie voisine. “Nous devons nous dire que l'hiver pourrait être aussi la saison du Covid-19”, s’inquiète Michael Ward, épidémiologiste à l’école des sciences vétérinaires de l’Université de Sydney. Il est à l’origine d’une étude faisant le lien entre baisse de l’humidité et hausse des cas : une diminution de 1% de l'humidité pourrait augmenter le nombre de cas de COVID-19 de 6%. Sa conclusion est sans appel : “Nous pouvons avoir un risque accru en hiver ici, lorsque nous avons une baisse d'humidité”, écrit-il.

Crainte à l’approche de l’hiver en Amérique du sud

Dans les autres pays de l’hémisphère sud, “à l’approche de l'hiver austral, l'Argentine, le Chili, le sud du Brésil, l'Afrique du Sud connaissent des croissances épidémiques fortes qui nous rappellent les nôtres il y a quelques mois", remarque de son côté l'épidémiologiste Antoine Flahault, qui dirige l'Institut de Santé Globale de l'Université de Genève.

Ainsi, mardi 16 juin, le Brésil a enregistré un nombre record de 34 918 nouveaux cas de Covid-19. Le Pérou, avec 9 000 nouveaux cas le 14 juin, battait aussi son record sur 24 heures. L’Amérique du Sud est même devenue le “nouvel épicentre de la maladie”, selon l’OMS. En Afrique du Sud, le nombre de cas de Covid-19 a doublé en seulement deux semaines, faisant du pays le premier foyer du continent africain, avec 76 000 cas.

Risque “très élevé” d’un retour des contamination cet hiver en Europe

Face à ce constat, pour Antoine Flahault, “si ce à quoi on assiste actuellement dans l'hémisphère sud correspond bien au début d'une épidémie hivernale, on peut penser que la probabilité d'un retour des contaminations à la saison froide est très élevée”, explique-t-il à France Info.

Si le Covid-19 est saisonnier, “l’été devrait être plus paisible dans l’hémisphère nord, mais entrouvrirait la porte à un automne/hiver plus menaçant avec un haut risque de résurgence au retour du froid”, ajoute l’épidémiologiste Antoine Flahaut.

“Un virus sensible à la latitude, à l’humidité ou à la température”

Une nouvelle étude, publiée récemment, confirme la saisonnalité du Covid-19 : “le SARS-CoV-2 est sensible à la latitude, à l’humidité ou à la température, mais nous le montrons dans une perspective mondiale”, souligne le docteur Mohammad Sajadi, de l’Université de Virginie, auteur principal de cette étude.

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Reste à déterminer si ces pays d’Amérique du Sud connaissent une accélération du nombre de cas en raison de l’approche de l’hiver, ou parce que le virus se déplace d’Est en Ouest, et frappe ces zones après avoir frappé l’Asie puis l’Europe.