Coronavirus : hausse en France et en Grande-Bretagne, l'Espagne submergée... septembre s'annonce difficile

Les chiffres du coronavirus inquiètent à Madrid, alors que la rentrée scolaire n'a pas encore eu lieu.
Les chiffres du coronavirus inquiètent à Madrid, alors que la rentrée scolaire n'a pas encore eu lieu.

Le coronavirus est loin d’avoir disparu pendant l’été. Et, à l’heure où les élèves reprennent le chemin de l’école un peu partout en Europe, certains pays font face à une hausse des cas inquiétante.

Les vacances d’été s’achèvent un peu partout en Europe, ce qui s’accompagne généralement d’une activité plus importante dans les entreprises, plus de monde dans les transports, et le retour des élèves à l’école. Après la menace que représentait la période estivale au sujet du coronavirus - relâchement des gestes barrières, déplacements plus nombreux sur le sol national et à l’étranger - le mois de septembre pourrait, lui aussi, être un tournant délicat dans la gestion de l’épidémie.

Une évolution inquiétante à Madrid

D’autant que, dans plusieurs pays d’Europe, les chiffres sont à la hausse depuis quelques semaines. La situation est particulièrement inquiétante en Espagne. Les nouvelles contaminations quotidiennes culminent entre 8 000 et 9 000, soit autant qu’à la fin du mois de mars dernier.

La capitale est particulièrement touchée. “L’évolution de l’épidémie à Madrid nous inquiète”, a confié Pedro Sanchez, le Premier ministre, lundi 31 août, comme le rapporte l’AFP. Au cours de la dernière semaine, 30% des nouveaux cas détectés l’étaient dans cette ville. De quoi commencer à mettre le système de santé une nouvelle fois sous tension. “Nous sommes au bord de l’effondrement”, a affirmé José Molero, membre du syndicat Csit, auprès de l’AFP.

Rien de très rassurant quand on sait que la rentrée scolaire n’a même pas encore eu lieu dans le pays. Les écoliers, collégiens et lycéens reprendront progressivement à partir du 7 septembre - les dates varient légèrement d’une région à l’autre. Et déjà, certains parents s’y opposent. Comme le rapporte le Courrier International, un mouvement de boycott est en train de voir le jour de l’autre côté des Pyrénées. Des milliers d’enfants pourraient donc ne pas retourner en classe, malgré les sanctions prévues en cas d’absence.

Forte hausse au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, les nouvelles contaminations quotidiennes sont bien loin d’atteindre leur niveau d’avril et mai dernier. Pour autant, le nombre de nouveaux par jour a augmenté de 53% en une semaine, selon le King’s Collège de Londres, qui s’appuie sur les données des plus de quatre millions de personnes qui utilisent les applications de traçage du coronavirus. Les endroits les plus préoccupants sont le sud du Pays de Galles, la région de Manchester et Liverpool et le sud et l’est de l’Écosse. Avec près de 1 800 nouveaux cas officiellement déclarés en 24 heures le 3 septembre, le pays renoue avec les chiffres de la fin du mois de mai.

Si les élèves anglais n’ont repris le chemin de l’école qu’à la fin de cette semaine, les Écossais étaient de retour dans les établissements scolaire dès la mi-août, suivis, une grosse semaine plus tard, par les Irlandais.

Boris Johnson, qui considérait que cette reprise était d’une “importance vitale” a tenté de rassurer les familles, affirmant qu’il était “beaucoup plus dommageable pour le développement et la santé d'un enfant […] de ne plus aller à l'école”, rapporte Les Echos. L’agence nationale de santé anglaise a d’ailleurs publié un rapport en ce sens le 23 août, affirmant que “les infections ont été rares dans les établissements d'enseignement au cours du premier mois qui a suivi l'assouplissement du confinement” et que les élèves pouvaient même être plus exposés au virus chez eux.

Augmentation des cas chez les plus jeunes en France

Dans l’Hexagone, voilà déjà trois jours de suite que plus de 7 000 nouveaux cas quotidiens sont enregistrés, selon Santé Publique France. Outre les contaminations, le taux de positivité - le nombre de personnes positives au Covid-19 par rapport au nombre de personnes testées - est lui aussi en hausse. Il est passé de 3,8% à 4,3% en une semaine, selon le dernier bilan épidémiologique publié par Santé Publique France, ce 3 septembre. L’instance précise également que la progression de la transmission du Covid-19 est “exponentielle”.

Du 24 au 30 août, c’est chez les enfants de 0 à 14 ans que le nombre de cas a le plus augmenté, avec une hausse de 44% par rapport à la semaine précédente. La rentrée scolaire a malgré tout eu lieu pour les élèves, collégiens et lycéens le 1er septembre. Mais déjà, 22 établissements - 12 en métropoles, 10 à la Réunion - et une centaine de classes ont dû refermer, a annoncé Jean-Michel Blanquer sur Europe 1 ce 4 septembre. Dans ces cas, l’enseignement à distance a immédiatement pris le relais, affirme-t-il. Le ministre de l’Éducation a précisé que 250 protocoles “pour des suspicions de Covid” étaient déclenchés par jour.

Il faudra attendre encore quelques semaines pour connaître les retombées de la rentrée scolaire sur les contaminations.

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