Coronavirus : l'exode des Parisiens provoque inquiétude et colère chez les locaux

Habituellement très tranquille à cette période de l'année, l'Île de Noirmoutier a vu débarquer ces derniers jours de nombreux Parisiens (Photo : Andia/Universal Images Group via Getty Images)

L’arrivée en masse, ces derniers jours sur tout le littéral Ouest du pays, d’habitants de la capitale venus rejoindre leur résidence secondaire n’est pas vraiment du goût des résidents à l’année. Dernier exemple en date, à Noirmoutier, des voitures immatriculées “75” ont été vandalisées.

Un exode qui énerve. Depuis une semaine que des mesures de confinement sont entrées en vigueur en France pour tenter d’enrayer l’épidémie de Covid-19, de nombreux Franciliens ont fui la région parisienne pour se réfugier en province. Recouvrant une grande partie de la façade Ouest du pays, les régions les plus concernées sont logiquement celles qui concentrent le plus de résidences secondaires, notamment les îles située à proximité du littoral atlantique.

Ces derniers jours, les haut lieux de villégiature estivale des Parisiens, habituellement très tranquilles à cette période de l’année, sont ainsi pris d’assaut, ce qui pose de nombreux problèmes pour les locaux. “Ils font des stocks de courses, ils vident nos magasins, ils font des pleins d'essence, ils vident aussi les stations, puisqu'on a déjà eu des stations qui se sont retrouvées vides dans la journée”, témoigne ainsi une habitante de l’Île de Noirmoutier (Vendée), citée par France Bleu.

“Cet afflux risque de faire exploser le système de santé sur place”

“Sitôt descendus des bateaux, ils ont opéré une véritable razzia dans les rayons, sans aucunement tenir compte des mesures barrières, confirme dans les colonnes du Figaro le propriétaire d’une grande surface de Belle-Île-en-Mer (Morbihan). “On a été pris de court et débordés. On n’avait pas de service d’ordre car jusqu’alors tout était tranquille.” Même son de cloche du côté de l’Île de Ré (Charente-Maritime) :

Au-delà des problèmes d’approvisionnement se pose évidemment celle des risques de contamination accrue, qui pourrait mettre en péril les fragiles structures de santé locales. Dans ce contexte, la tension est notamment à son comble sur l’Île de Noirmoutier, où, selon France Bleu, plusieurs véhicules immatriculés “75” ont été vandalisées ces derniers jours. “Le message est clair, constate le maire du village du Vieil, où se sont produits au moins trois actes de vandalisme. Il y a une vraie incompréhension des insulaires, face à cet afflux qui risque de faire exploser le système de santé sur place.”

Les plages fermées de la Bretagne à l’Aquitaine

Une incompréhension d’autant plus grande que, d’après, de nombreux témoignages, le comportement des nouveaux arrivants est souvent inconséquent. “Il y a un monde fou à se promener dans les marais, sur les plages, ce n'est pas normal, se désole un garagiste de l’Île de Noirmoutier, cité par France Bleu. Ce ne sont pas des vacances, on nous demande d'être confinés !”

Qu’il soit directement lié ou pas à l’afflux de Parisiens, le manque de discipline est tel, sur le littoral Ouest dans son ensemble, que les autorités ont dû se résoudre à prendre de nouvelles mesures ces derniers jours. Dans la foulée du préfet de Vendée mercredi soir, ce sont ce jeudi ceux du Morbihan, de l’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor qui ont interdit l’accès aux plages dans leurs départements respectifs. Une interdiction également annoncée en Loire-Atlantique et jusqu’en Gironde.

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