Conducteur de car scolaire et maire, il nous raconte son quotidien à deux casquettes

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RENTRÉE SCOLAIRE - Pour lui aussi, c’est la rentrée. Au dépôt de bus de l’entreprise Cordier de Baugé-en-Anjou, Jean-Christophe Rouxel, 54 ans, retrouve sa ligne de bus habituelle. Ce matin du 1er septembre, tous les enfants du secteur auront bien un bus pour les emmener à l’école. Mais la pénurie de chauffeurs se fait ressentir et le planning reste tendu : « Il ne faudrait pas tomber malade, » souffle-t-il.

Le soleil se lève lorsque le bus s’élance vers son premier arrêt. C’est parti pour trois quarts d’heure d’un trajet qu’il connaît par cœur, à travers les villages et les forêts alentour. Pour ce premier jour de rentrée, seuls les élèves de 6e et de 3e de deux collèges de Baugé-en-Anjou reprennent le chemin de l’école. Des enfants qu’il voit souvent grandir depuis des années : « On se connaît, on se dit bonjour matin et soir, on se côtoie pendant huit mois et pendant quatre ans, et donc automatiquement, il y a des liens qui peuvent se créer, » nous raconte-t-il.

« 700 à 800 euros par mois, ce n’est pas possible d’en vivre »

Conducteur de car scolaire depuis douze ans, Jean-Christophe Rouxel a toujours cumulé ce temps partiel avec un autre emploi. Un complément plus que nécessaire : « Conducteur de car à temps partiel, c’est 700 à 800 euros par mois, ce n’est pas possible d’en vivre, » regrette-t-il. Face à la pénurie de conducteurs, il voit surtout un levier à actionner : le salaire, « vu les temps qui courent et le coût de la vie », mais aussi une plus grande flexibilité des employeurs pour permettre aux personnes ayant déjà un emploi à temps partiel de faire les tournées scolaires matin et soir.

Pour Jean-Christophe Rouxel, une fois les enfants déposés à bon port, c’est sa deuxième journée qui commence, direction la mairie de La Lande-Chasles. Depuis 2014, il est le maire de cette commune de 123 habitants, la plus petite du Maine-et-Loire, mais qui compte certainement parmi les plus dynamiques. Au programme ce matin : préparation de l’ordre du jour du prochain conseil municipal, et rencontre avec la maire adjointe d’un village voisin.

Lorsqu’il n’est pas sur les routes, Jean-Christophe Rouxel dédie toute son énergie à son village. Parmi ses dernières initiatives, l’installation de panneaux photovoltaïques qui permet de couvrir la consommation électrique publique du village, et même de faire un bénéfice avec la revente d’une grande partie de l’énergie produite.

« Avec tout ça, j’y trouve un épanouissement certain. Ça donne la pêche, je sais pourquoi je me lève le matin », confie-t-il en souriant. Mais cet équilibre reste fragile : « Avec ces activités, j’arrive en gros à un peu plus d’un Smic (...) Mais si l’une d’elles venait à s’arrêter, elle devrait obligatoirement être remplacée par quelque chose d’autre, de manière à pouvoir vivre normalement. »

À quelques jours de la rentrée scolaire, la Fédération nationale des transports de voyageurs estimait que 7 000 postes de conducteurs de cars scolaires étaient encore vacants en France.

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