La communication orale des tortues et humains : un trait apparu chez un ancêtre commun il y a 407 millions d’années

Il avait été supposé depuis longtemps que la capacité de produire des sons complexes chez les vertébrés était apparue plusieurs fois au cours de l’évolution. Une nouvelle analyse qui tient compte de nouveaux groupes d’animaux montre que cette capacité serait apparue une seule fois il y a environ 407 millions d’années.

La communication acoustique est une caractéristique très répandue chez les vertébrés, mais son origine précise pose encore question. Depuis longtemps, les études de l’appareil auditif ou du canal vocal de nombreux groupes d’animaux ont sous-entendu que ce trait serait apparu plusieurs fois au cours de l’histoire évolutive des vertébrés. Mais ces travaux, bien qu’étudiant de nombreux animaux qui produisent des sons complexes tels que les mammifères ou les oiseaux, ne se sont pas attardées sur d’autres groupes qui en étaient jugés incapables. Dans ce contexte, une équipe internationale de chercheurs a publié dans la revue Nature communications le 25 octobre 2022 une publication dans laquelle ils ont étudié l’origine des vocalisations chez les choanates. Il s'agit du groupe qui comprend les animaux à quatre pattes (tétrapodes) et leurs proches cousins comme les dipneustes, des "poissons" à poumons. Ils ont inclus dans cette nouvelle analyse des animaux jusqu’ici considérés inaptes à produire des sons complexes.

Chercheur enregistrant les sons produits par un dipneuste Crédit : Rafael C.B. Paradero
Chercheur enregistrant les sons produits par un dipneuste Crédit : Rafael C.B. Paradero

Photo de Gabriel Jorgewich-Cohen tenant un dipneuste, un "poisson" à poumons. La communication acoustique a été détectée chez ces organismes. Crédits : Rafael C. B. Paradero.

1.800 espèces analysées

Les chercheurs ont eu accès à une base de données qui leur a permis de récupérer les informations sur les vocalises de 1.799 tétrapodes. Ils ont ensuite procédé à une revue de la littérature scientifique d’espèces qui étaient jusque-là jugées inaptes à produire des sons complexes. Au total, 106 espèces ont été recensées : 54 tortues, 14 lépidosaures (incluant serpents et lézards), 29 salamandres, 4 cécilies (amphibiens sans pattes), 4 grenouilles et 1 dipneuste. Parmi elles, les chercheurs ont directement enregistré les sons produits de 50 espèces de tortues, 1 de squamate, de cécilie et de dipneuste. Tous ces éléments ont été intégrés dans une analyse phylogénétique afin de voir quels sont les liens de parenté entre les différents groupes qui utilisent, ou non, la [...]

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