Charlie Hebdo accusé de "racisme" et "d'antisémitisme" par LFI après un dessin sur Danièle Obono

"Quelle honte", "à gerber", "nausée"... Des élus de gauche ont exprimé jeudi soir leur indignation en réaction à un dessin de Charlie Hebdo sur lequel le dessinateur régulier du journal satirique Félix a représenté la députée insoumise Danièle Obono ainsi que des otages israéliens, en écrivant: "Gaza/Israël, la paix, c'est possible! La France échange Obono contre les otages israélien".

"Exposition coloniale", "nez crochu"

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a dénoncé du "racisme" et de l'"antisémitisme". Cheffe des députés LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot a jugé que le "dessin de Charlie Hebdo se la joue 'temps béni des colonies'", avant de questionner: "On ne vous gêne pas les racistes?"

Évoquant une "caricature de Danièle Obono sortie d'une exposition coloniale", ainsi que des "otages israéliens au nez crochu", l'insoumis Arnaud Le Gall a estimé que cette illustration aurait sa place dans un livre d'Édouard "Drumont", une figure historique de l'antisémitisme en France.

"Infâme"

Sa collègue eurodéputée Manon Aubry a, pour sa part, souligné que Danièle Obono est "une nouvelle fois ciblée, après l'horrible caricature de Valeurs actuelles". L'hebdomadaire d'extrême droite a été condamné en appel 2022 pour injure raciste contre l'élue de Paris, après avoir imaginé sa vie au "temps de l'esclavage" dans un numéro d'août 2020. Un élément de ce dossier avait particulièrement concentré les critiques: un dessin représentant la parlementaire chargée de chaînes.

Autre réaction: celle de Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes, qui a dénoncé un "dessin infâme", en soulignant elle aussi son caractère "raciste" et "antisémite". Également membre d'EELV, la sénatrice Mélanie Vogel a fustigé sur X cette illustration "absolument dégueulasse".

LFI déplore plusieurs menaces de mort

Danièle Obono est au coeur d'une polémique depuis le début de la semaine. En cause: une interview sur Sud Radio, où, elle a défini le Hamas comme "un mouvement de résistance qui se définit comme tel".

Son propos a déclenché une indignation générale, y compris à gauche, alors que La France insoumise était déjà ciblée de toutes parts, en raison de son refus de qualifier le Hamas d'organisation terroriste. Le mouvement condamne des "crimes de guerres", justifiant sa prise de position au nom du "droit international".

Après l'interview de Danièle Obono, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé son intention de saisir "le procureur de la République pour apologie du terrorisme". Il a également signalé à la justice ce jeudi la diffusion du numéro de téléphone de la députée sur le canal Telegram "Les Patriotes Laïques", a appris BFMTV.

Le même jour, LFI s'est fendue d'un communiqué dans lequel elle déplore plusieurs menaces de mort à l'encontre de ses élus en raison de leur prise de position, tout en indiquant que certains ont été contraints de changer d'adresse ou de numéro de téléphone.

Article original publié sur BFMTV.com

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