Danièle Obono dépeinte en esclave : Valeurs actuelles condamné pour injure raciste

Les directeurs de la publication, de la rédaction de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles et le journaliste auteur d'un article imaginant la vie de la députée Danièle Obono "au temps de l'esclavage" ont été condamnés ce mercredi par la justice pour injure publique à l'égard de la parlementaire.

L'hebdomadaire Valeurs actuelles - classé à droite de l'échiquier politique ou à son extrême droite selon qu'on intègre les rangs de ses partisans ou de ses détracteurs - a été condamné ce mercredi par la justice pour injure publique.

Le directeur de publication du magazine Erik Monjalous, renvoyé devant le tribunal pour ce délit, ainsi que le directeur de la rédaction Geoffroy Lejeune et le rédacteur de l'article Laurent Jullien, jugés pour complicité, ont été condamnés à une amende de 1500 euros chacun et à verser 5000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono.

"Au temps de l'esclavage"

Cette sentence vient sanctionner la publication d'une fiction estivale dans un numéro paru au mois d'août 2020 et imaginant la députée Danièle Obono "au temps de l'esclavage". Un élément de ce dossier avait particulièrement concentré les critiques : un dessin représentant la parlementaire émargeant à la France insoumise chargée de chaînes.

Tandis qu'une grande partie de la classe politique s'était indignée, alors, de l'initiative du magazine, Danièle Obono avait annoncé dès le 2 septembre 2020, sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin, son intention déposer plainte.

Valeurs actuelles avait invoqué le droit à la satire

Lors de l'audience fin juin, les prévenus avaient expliqué avoir voulu pointer "le déni" du courant racialiste auquel Danièle Obono faisait selon eux partie "vis-à-vis de l'esclavage opéré par des Africains vis-à-vis d'autres Africains". Ils avaient invoqué la "satire" politique, tout en regrettant la tournure qu'avait pris la polémique.

Plusieurs témoins tels que l'ancien directeur de publication de Charlie Hebdo Philippe Val, cité par la défense, ou l'ancien international de foot français Lilian Thuram, cité par les parties civiles, s'étaient succédés à la barre.

Ces condamnations ont suivi les réquisitions du procureur, qui avait estimé que "des injures racistes travesties sous l'apparence de la création" étaient "tout aussi dangereuses que l'attaque frontale" et réclamé une amende de 1.500 euros pour chacun des prévenus.

Article original publié sur BFMTV.com

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