Comment le centrisme s’est effondré en France

Un drapeau tricolore flotte au vent sous un ciel légèrement couvert, en une de l’édition du 29 juin de The Economist. Mais en y regardant d’un peu plus près, l’on constate que la bande centrale blanche à disparu. L’espace vide laisse ainsi apparaître un nuage en arrière-plan. “Le centre est voué à tomber”, titre le magazine britannique.

The Economist n’a jamais caché son admiration pour Emmanuel Macron. Selon lui, le président de la République a mené une batterie de réformes nécessaires qui ont produit l’effet escompté sur l’économie – baisse du chômage, écosystème favorable aux investissements, baisse des taxes, etc. Le début de l’été s’annonçait même radieux avec l’organisation des Jeux olympiques dans une capitale “à nouveau branchée”.

Mais la déconvenue de son parti aux élections européennes et le “coup de tête” qu’a été la dissolution de l’Assemblée nationale menacent de réduire à néant sept années de travail pour réformer le pays. “On aurait pu penser que les électeurs le récompenseraient dans les urnes pour ce bilan. Mais l’alliance macroniste Ensemble s’apprête ce 30 juin à subir une véritable humiliation : un observateur évalue ses chances de former une majorité à… 0 %.”

Selon les sondages, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire devraient s’imposer comme les deux forces dominantes du paysage politique, laissant le centre dans l’abîme.

Tombé dans son propre piège

Pour l’hebdomadaire, les forces de gauche comme de droite ont avant tout conçu leurs programmes comme un détricotage de l’œuvre macroniste : abrogation de la réforme des retraites, retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), annulation de la hausse des prix de l’énergie, etc.

Finalement, Emmanuel Macron est avant tout tombé dans son propre piège. “S’il n’a pas su mieux parler aux Français, c’est notamment parce qu’il a choisi de bâtir une présidence jupitérienne. Macron était convaincu de fédérer le pays derrière le pouvoir de la fonction – il apparaît bien au contraire comme un chef arrogant et déconnecté”, affirme le magazine.

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