Canicule : vigilance rouge dans quatre départements à compter de ce lundi, annonce Christophe Béchu

Le Rhône, la Drôme, l’Ardèche et la Haute-Loire seront placés au niveau maximal de vigilance à partir de 16 heures ce lundi.

Il va faire très très chaud dans le Rhône, la Drôme, l’Ardèche et la Haute-Loire (image d’illustration)
Il va faire très très chaud dans le Rhône, la Drôme, l’Ardèche et la Haute-Loire (image d’illustration)

CANICULE - Le gros coup de chaud qui s’abat sur la France se confirme. Quatre départements du Centre-Est vont être placés en vigilance rouge à la canicule d’ici à la fin de journée de ce lundi 21 août, a annoncé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu en visite à Lyon.

La décision prise « compte tenu de la persistance de la vague de chaleur et des températures », selon le ministre, concerne les départements du Rhône, de la Drôme, de l’Ardèche et de la Haute-Loire, précise son entourage. Les détails seront donnés dans le bulletin de 16 heures de Météo France.

Cet ultime seuil correspond à la fois à un événement météorologique exceptionnel et à une alerte sanitaire justifiant une mobilisation maximale, avec des risques de surmortalité. « Au niveau orange, il y a des conseils pour la totalité de la population et une attention portée aux personnes vulnérables ; quand on arrive au niveau rouge, c’est toute la population qui doit effectivement faire attention », a précisé Christophe Béchu évoquant des conséquences « sur toutes les activités de plein air ».

Le pic caniculaire est attendu pour mercredi

Selon Météo-France, des records locaux risquent d’être battus mardi notamment dans la vallée du Rhône, avec 40 à 42 degrés prévus, en attendant le pic attendu mercredi de cet épisode « particulièrement tardif pour la saison ». La température la plus élevée jamais relevée en France est de 46 degrés à Vérargues, dans l’Hérault, le 28 juin 2019.

« À l’échelle nationale, on rentre dans les critères de la vague de chaleur au sens climatologique du terme. Elle a commencé le 17 août, donc déjà quatre jours », a précisé lundi à l’AFP Météo-France, qui ne prévoit une baisse des températures que pour jeudi ou vendredi. Le pic caniculaire étant attendu pour mercredi. Cette canicule est l’une des plus tardive que la France ait connu avec un tel niveau d’intensité.

Plusieurs forêts ou massifs montagneux ont été interdits d’accès au public dans le Sud-Est à cause du risque d’incendie, et quatre préfectures de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont aussi déclenché la procédure d’alerte niveau 1 relative à un épisode de pollution de l’air à l’ozone.

Dans les Hautes-Alpes, un incendie qui s’est déclaré dimanche soir à Chanousse était toujours en cours lundi matin et avait détruit totalement ou partiellement 120 hectares, selon la préfecture du département.

À Gap (Hautes-Alpes), l’« Alp’Arena », le stade de glace, est ouvert gratuitement lundi pour permettre « de profiter d’un moment de fraîcheur », a indiqué la mairie, qui a réactivé un dispositif déjà en vigueur l’été dernier et une dizaine de jours en juillet.

Un « dôme de chaleur » à cause du réchauffement climatique

La configuration météorologique actuelle crée un « dôme de chaleur », « avec les hautes pressions qui bloquent la chaleur », a expliqué à l’AFP Météo-France dimanche, ajoutant : « Le deuxième ingrédient, c’est le réchauffement climatique qui vient augmenter la probabilité d’avoir des températures élevées aussi tardivement ».

Dans les Alpes suisses, un autre record a ainsi été battu dans la nuit de dimanche à lundi : il a fallu grimper à 5 298 mètres pour mesurer la limite du zéro degré (ou isotherme), a indiqué MétéoSuisse, alors qu’une bonne partie du pays est aussi en alerte canicule. Voisines de la France, l’Italie et l’Espagne suffoquent elles aussi sous la chaleur : on enregistre 38 degrés à Rome et 37 degrés à Madrid ce lundi.

En France la canicule a contribué à retarder le redémarrage du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), a indiqué EDF. Les fortes chaleurs pourraient aussi entraîner des restrictions de production pour celle de Bugey (Ain). L’activité des centrales, qui utilisent l’eau des rivières (ou de mer, le cas échéant) pour leur refroidissement avant de la rejeter plus chaude dans le milieu, est en effet encadrée par des seuils d’échauffement et de débit de ces cours d’eau à ne pas dépasser.

Dans ce contexte caniculaire, le gouvernement a dévoilé lundi une liste de 12 sites industriels qui seront accompagnés par l’État pour réduire significativement la quantité d’eau prélevée pour leur fonctionnement, dans le cadre du plan eau dévoilé en mars.

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