Au sommet des Philippines, la rupture est consommée

En 2022, leur alliance en vue de l’élection présidentielle, baptisée “UniTeam”, avait été présentée comme une lune de miel entre deux grandes familles politiques. Mais peu après l’éclatante victoire du ticket Ferdinand Marcos Junior-Sara Duterte, les brouilles se sont multipliées et ont abouti à une séparation. Et même à un divorce, mercredi 19 juin, quand, comme le titre le Philippine Daily Inquirer, Sara Duterte a décidé de quitter le gouvernement. “Une rupture avec Marcos”, résume le quotidien de Manille.

La fille de l’ancien président Rodrigo Duterte (2016-2022) a convoqué une conférence de presse pour annoncer qu’elle quittait la tête du ministère de l’Éducation et une commission travaillant à un accord de paix avec une vieille guérilla communiste. Elle conservera en revanche ses fonctions de vice-présidente jusqu’aux prochaines élections, en 2028.

Elle n’a pas donné de raison, indique le Philippine Daily Inquirer. Mais “ces dernières semaines, son absence à des événements organisés par le président Ferdinand Marcos Junior a été particulièrement remarquée”. Et surtout, souligne le journal, “la brouille manifeste de Sara Duterte avec l’équipe du président Marcos ne date pas d’hier”.

Et de rappeler qu’en 2023 les alliés du président Marcos au Congrès avaient rejeté la demande de la vice-présidente de pouvoir jouir de “fonds confidentiels”. Après quoi, “les membres du clan Duterte ont commencé à décocher des flèches contre Marcos”. En janvier, Sebastian Duterte, maire de Davao et frère de Sara, a ainsi appelé le président à démissionner. Rodrigo Duterte a ensuite accusé son successeur d’être un toxicomane. Ferdinand Marcos Junior a répliqué en affirmant que son prédécesseur était accro au fentanyl.

Dans la guerre à laquelle se livrent les deux dynasties politiques, la démission de Sara Duterte est donc le dernier épisode en date. Certains observateurs estiment que cette manœuvre pourrait lui permettre de prendre la tête de l’opposition en vue des élections de mi-mandat de l’an prochain et, surtout, de se positionner en vue de la présidentielle de 2028.

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