Attaque terroriste, riposte, otages... Ce qu'il faut retenir du premier mois de guerre Israël-Hamas

Un profond traumatisme pour les Israéliens et une situation humanitaire alarmante à Gaza. Un mois après les attaques terroristes du Hamas qui ont fait au moins 1.400 morts dans le sud-ouest d'Israël le 7 octobre, les populations gazaouies et israéliennes sont marquées par la violence, la guerre et le deuil.

Du massacre perpétré par les islamistes aux représailles israéliennes en passant par la question des otages, celle de la situation humanitaire dans la bande de Gaza et les divisions sur la scène internationale, BFMTV.com revient sur ce qu'il faut retenir du mois qui vient de s'écouler au Proche-Orient.

· Le bilan des attaques du 7 octobre est de plus de 1400 morts

Le samedi 7 octobre, jour de Shabbat, de fin des fêtes juives de Soukkot et près de cinquante ans jour pour jour après la guerre du Kippour, des centaines de terroristes du Hamas pénètrent en territoire israélien à l'aube, après la première prière du matin. L'assaut a visiblement été préparé de longue date et porte le nom de "déluge d'Al-Aqsa".

L'organisation islamiste publie rapidement des images de ces combattants prenant d'assaut les postes-frontières tenus par les Israéliens, détruisant des barrières barbelées à l'aide de bulldozers ou les survolant à l'aide de parapentes. Plusieurs kibboutz sont pris d'assaut, de même qu'un grand festival de musique électronique, le "Supernova sukkot", qui réunit des milliers de personnes.

Ce jour-là, les premiers bilans des victimes commencent à tomber dans les médias israéliens. On compte d'abord les morts par dizaines, puis par centaines. Le bilan final, consolidé le 15 octobre, est d'environ 1.400 personnes mortes dans l'assaut.

"Il n'y a pas eu autant de juifs tués en une seule journée depuis l'Holocauste", réagit le président israélien Isaac Herzog.

En parallèle, le Hamas publie des extraits vidéos des attaques, ajoutant à l'horreur. On y voit également les terroristes kidnapper des personnes de tous âges pour les ramener dans Gaza.

Le jour même de l'attaque, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme que Tel-Aviv va déployer "toute sa puissance" pour "détruire le Hamas", et promet une guerre "longue et difficile". Le 9 octobre, après la reprise du contrôle de toutes les zones envahies par les terroristes, le ministre de la Défense Yoav Gallant ordonne le "siège complet" de Gaza.

· Israël recense toujours 240 otages à Gaza

Très vite, la question des otages devient centrale pour les autorités israéliennes, critiquées pour ne pas avoir été en mesure d'empêcher l'assaut du Hamas. Les dirigeants de l'État hébreu refusent toute négociation avec les terroristes et promettent d'aller chercher les otages par la force. Le Hamas annonce bientôt que des otages ont été tués dans des raids aériens israéliens, sans que ces informations puissent être confirmées de façon indépendante.

Le 21 octobre, deux premières otages israélo-américaines, une mère de 59 ans et sa fille de 17 ans, sont libérées grâce à "une médiation du Qatar", explique le Hamas. La petite monarchie, qui finance l'organisation islamiste et abrite son chef en exil, fait dès lors office d'acteur central capable de faire libérer les kidnappés.

Au 6 novembre, 240 personnes "originaires du monde entier" sont toujours retenues en otage à Gaza, selon le porte-parole de l'arme israélienne Daniel Hagari.

Huit Français sont toujours portés disparus et "il est désormais confirmé que certains d’entre eux sont otages du Hamas", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué du lundi 6 novembre, sans en préciser le nombre. "Paris déplore le décès tragique d’une ressortissante française précédemment portée disparue, ce qui porte à 40 le bilan des victimes françaises dans les attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël", indiquait par ailleurs le Quai d'Orsay.

· La riposte israélienne s'est intensifiée, Gaza "coupée en deux"

Dans la foulée des déclarations de Benjamin Netanyahu, l'armée israélienne déclenche son opération de représailles, "Épées de fer". Des déluges de bombes s'abattent dès le samedi 8 octobre sur Gaza, dans une opération qu'Israël dit focalisée sur des cibles du Hamas. Tsahal affirme avoir utilisé environ 6000 bombes pour un total de plus de 4000 tonnes d'explosifs en moins d'une semaine.

En parallèle, le commandement militaire fait appel à 360.000 réservistes, ne faisant pas de doutes sur sa volonté d'entrer dans Gaza pour à la fois frapper le Hamas et tenter de libérer les otages. Un double objectif rendu difficile par la présence d'un vaste et complexe réseau de tunnels sous Gaza où sont cachés l'armement du Hamas, ses hommes et probablement les otages.

Le 13 octobre, l'armée israélienne affirme avoir mené des "raids localisés" terrestres à Gaza, pour la première fois depuis le début de la guerre. Ces opérations ponctuelles, revendiquées comme "ciblées", se multiplient jusqu'au 27 octobre, date du lancement de l'offensive terrestre israélienne de l'enclave palestinienne, désormais coupée en deux entre le nord et le sud par la présence israélienne.

Le 6 novembre, le ministère de la Santé gazaoui, contrôlé par le Hamas, annonce que le bilan des bombardements israéliens a franchi la barre des 10.000 Palestiniens tués depuis le 7 octobre. En parallèle, "près de 1,5 million de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU.

· À Gaza, la situation humanitaire devient "catastrophique"

Dans Gaza, les habitants essaient de survivre sous les bombes, alors que le siège imposé par Israël et de plus en plus dur à supporter. Les communications dans l'enclave palestinienne et avec le reste du monde sont régulièrement coupées.

L'arrêt des approvisionnements en carburants - que Israël accuse le Hamas de voler dans les hôpitaux - rend difficile les déplacements, notamment des véhicules d'urgence. L'arrêt de l'approvisionnement en fioul empêche également de faire fonctionner la centrale électrique de l'enclave, et donc de faire tourner les usines de désalement d'eau de mer, seule source d'eau potable locale.

Les denrées alimentaires et les ressources pour soigner les blessés s'amenuisent également. Des camions d'aide rentrent au compte-gouttes dans l'enclave palestinienne par le passage de Rafah, le seul point de passage régulièrement ouvert entre Gaza et l'Égypte, mais par lequel très peu de Palestiniens peuvent quitter Gaza.

Dans les hôpitaux surchargés et sous-équipés, les blessés affluent. Les images de victimes ensanglantées et hébétées font le tour du monde. Le 17 octobre, un projectile explose sur le parking de l'hôpital Al-Alhi de Gaza, faisant plusieurs dizaines de morts, selon l'AFP. Le Hamas et Israël se renvoient la responsabilité, sans qu'il ait été possible de déterminer précisément l'origine de l'explosion. Israël est toutefois accusé de bombarder d'autres infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, camps de réfugiés), dans lesquelles la population serait utilisée comme bouclier humain par le Hamas.

Le 21 octobre, l'Onu appelle à un "cessez-le-feu humanitaire" pour mettre fin au "cauchemar" que vivent les Gazaouis. Un appel réitéré ce lundi 6 novembre par le secrétaire général de l'organisation Antonio Guterres. La "catastrophe" provoquée par la guerre "rend la nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire plus urgente à chaque heure qui passe", a-t-il plaidé, décrivant Gaza comme "un cimetière pour les enfants".

Article original publié sur BFMTV.com