Qui est Alice Recoque, la pionnière oubliée de l'intelligence artificielle ?

Le livre Qui a voulu effacer Alice Recoque ?, écrit par Marion Carré, rend justice à une figure clef de l’informatique en France. Comme d’autres, elle a souffert de l’invisibilisation dont sont victimes les femmes dans le monde scientifique et technologique.

En 2018, lorsque la canadienne Donna Strickland reçoit le prix Nobel de chimie, il ne sert à rien d'aller sur Wikipédia pour en savoir plus sur elle. Et pour cause : aucune page ne lui est consacrée à ce moment-là. Pire, deux tentatives pour en créer une ont échoué, suite au rejet de la communauté de l’encyclopédie en ligne, au prétexte que la chercheuse n’était pas assez citée dans les médias, donc forcément pas assez importante.

Née en 1929 en Algérie française et décédée en 2021, Alice Recoque, elle, a bien une page Wikipédia depuis le 27 septembre 2014. Mais elle a bien failli s’en voir priver pour les mêmes raisons que Donna Strickland. Le 18 octobre 2015, un contributeur s’étonne : "Cette dame semble avoir eu une carrière tout à fait honorable, mais je ne suis pas certain qu’elle soit une scientifique ou industrielle très reconnue dans le domaine de l’architecture des ordinateurs." S’ensuit une véritable guerre d’édition, qui est racontée en détail en ouverture du livre Qui a voulu effacer Alice Recoque ? de Marion Carré, cofondatrice de la start-up d’IA conversationnelle Ask Mona.

Alice Recoque, une ingénieure dans l'architecture des ordinateurs

Ce livre est la biographie d’une figure clef de l’informatique française, d’autant plus notable qu’Alice Recoque, ingénieure diplômée de l’Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI) en 1954, s’est illustrée dans la conception et l’architecture des ordinateurs, non des logiciels. Ses travaux participent à la réduction progressive en taille des machines.

Au sein de la SEA (Société d’électronique et d’automatismes) puis de la CII (Compagnie internationale pour l’informatique), elle développe des ordinateurs industriels emblématiques du début de l’informatique française, le CAB500 et le Mitra15. Rien moins que les premiers ordinateurs de bureau. En 1978, elle compte assez dans le secteur pour participer à une des réunions qui mèneront à la création de la Commission nationale de [...]

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