Alfonsina Strada: quand le cyclisme féminin était un sport de combat

Elle demeure à ce jour la seule femme à avoir participé à l’un des trois grands tours cyclistes masculins, ceux de France, d’Italie et d’Espagne. C’était en 1924, et à l’issue des douze étapes de la 12e édition du Giro d’Italia, elle fut parmi les 30 rescapés de la course à franchir la ligne d’arrivée, sur 90 participants.

Alfonsina Morini naît en 1891 dans une famille d’ouvriers agricoles d’une petite ville d’Émilie, entre Modène et Bologne. La première bicyclette de la maison, achetée par son père à un médecin, a un usage strictement utilitaire, elle est réservée au « chef de famille ». Au tournant du siècle, la progressive généralisation de la bicyclette comme moyen de transport est une véritable révolution pour les classes populaires.

Elle permet notamment de trouver un emploi loin de son entourage immédiat, une réalité qui servira de point de départ, un demi-siècle plus tard, à l’un des films fondateurs du néoréalisme italien, Le Voleur de bicyclettes de Vittorio de Sica. Et c’est d’ailleurs l’argument trouvé par Alfonsina pour continuer d’utiliser un engin qu’elle a chevauché jusqu’ici en cachette, au grand dam de son père. Grâce au vélo, elle pourra exercer beaucoup plus loin ses talents de couturière.

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