"Si je suis élue, j'arrête l'humour raciste": une candidate RN se justifie face à des publications discriminatoires

Une candidate RN embarrassée par des contenus racistes ou sexistes partagés sur ses réseaux sociaux au cours des dernières années. Isabelle Dupré, qualifiée pour le second tour des législatives dans la deuxième circonscription du Puy-de-Dôme avec 34,34% des suffrages, s'est défendue auprès du journal La Montagne ce mercredi 3 juillet en qualifiant ces contenus de "simples blagues".

"Ce sont de simples blagues envoyées par mes amis", a affirmé la candidate du Rassemblement national arrivée en deuxième position derrière la députée socialiste sortante Christine Pirès-Beaune (NFP) avec 36,20 %.

"Il ne faut pas les prendre au premier degré", a-t-elle ajouté.

Isabelle Dupré semble en effet friande de publications humoristiques qu'elle relaie régulièrement sur Facebook. Parmi elles, on retrouve des blagues sexuelles aux caractères parfois sexistes et des blagues racistes.

Ce à quoi elle répond dans un premier temps qu'elle "ne regrette pas ces propos". "Je ne suis pas raciste, si vous allez en Belgique, il y a les mêmes blagues sur les Français. Moi-même je suis fille d’immigré italien", se défend-elle.

"C’est problématique au plan politique"

On retrouve également un post sur la communauté asiatique en 2020, pendant la pandémie de Covid-19.

"Ce virus est bien chinois: on est tous 'cantonais' à la maison et on 'riz jaune'", peut-on retrouver sur son compte Facebook.

Ou encore sur la communauté musulmane, d'après La Montagne: "Je suis musulmane, si je n'habite pas à côté d'un magasin halal, ai-je le droit d'aller plus loin? Absolument! Tu peux même traverser la Méditerranée si tu veux!"

La candidate RN nie d'abord le caractère raciste de ces publications et se justifie en invoquant "des amis algériens" ou encore des voyages au Maroc où elle a été "très bien reçue". Avant de finalement déclaré au journal local qu'elle est "dans le regret le plus total et le plus sincère".

"Ces propos n’ont pas lieu d’être. C’est problématique au plan politique", a-t-elle continué avant d'assurer avoir changé et que "si elle est élue", elle arrêtera "l’humour raciste".

Puis, elle a ajouté: "Moi-même, je ne suis pas une pure française. Je ne serai plus dans la plaisanterie, contrairement à ce qu’on peut faire quand on n'est pas investi. Si je rentre en politique, on ne plaisante plus".

En réaction à plusieurs situations similaires, le président du RN Jordan Bardella a réagi en expliquant qu'il n'avait "pas la main qui tremble" face aux "brebis galeuses" investies par son parti. "En 48 heures, quand on nous annonce une dissolution, on a 577 candidats à investir donc évidemment qu'on regarde tout ça avec un très grand intérêt et dans 99,99% des cas il n'y a absolument eu aucune difficulté", a ajouté celui qui est en lice pour devenir Premier ministre.

Article original publié sur BFMTV.com