Propos racistes de candidats RN: Bardella assure qu'il n'aura "pas la main qui tremble" face aux "brebis galeuses"

À quatre jours du second tour des élections législatives, Jordan Bardella s'est exprimé ce mercredi 3 juillet sur les candidats du Rassemblement national dont les propos racistes ou discriminatoires sont pointés du doigt.

Le président du parti d'extrême droite a reconnu sur France Bleu "qu'il peut arriver qu'il y ait des brebis galeuses" parmi les candidats investis pour ces élections anticipées.

"Moi, je n'ai pas la main qui tremble", a-t-il affirmé, assurant avoir "souhaité retirer l'investiture" à ces candidats.

Des propos "contraires" à ses convictions

Jordan Bardella a notamment justifié ces investitures par le manque de temps dont a disposé son parti pour trouver plus de 500 candidats après l'annonce de la dissolution par le président de la République.

"En 48 heures, quand on nous annonce une dissolution, on a 577 candidats à investir donc évidemment qu'on regarde tout ça avec un très grand intérêt et dans 99,99% des cas il n'y a absolument eu aucune difficulté", a ajouté celui qui se dit candidat à Matignon en cas de majorité absolue de son parti à l'Assemblée nationale.

Et de poursuivre: "Ce qu'il faut juger, c'est la réaction du parti politique. Je n'ai jamais eu de tolérance à l'égard de propos que j'estime être contraire à mes convictions et surtout à la ligne politique que je défends."

Plusieurs candidats sulfureux épinglés

Depuis plusieurs jours, les profils de certains candidats RN font polémique, forçant le parti à réagir. Par exemple, la candidate RN Ludivine Daoudi, dans le Calvados, a ainsi été priée de se retirer ce mardi après qu'une photo d'elle arborant une casquette de sous-officier de la Luftwaffe avec une croix gammée a émergé de son compte Facebook.

Autre candidate controversée, Annie Bell, septuagénaire candidate en Mayenne, qui avait été condamnée pour une prise d'otage à main armée en 1995. Ou Joseph Martin, suspendu dans le Morbihan après une accusation d'antisémitisme, puis finalement réinvesti avant le premier tour par une commission qui devait statuer sur son cas.

Lundi, les propos de Paule Veyre de Soras, candidate en Mayenne, ont beaucoup fait réagir. Pour répondre à des accusations de racisme dans son parti, elle a évoqué son "ophtalmo juif" et son "dentiste musulman". Une déclaration jugée "très maladroite" par la députée RN Laure Lavalette qui a toutefois rétorqué: "Est-ce que ces gens-là ont l'habitude de parler à une caméra?"

Le lendemain, c'est le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti qui est monté au créneau en lisant une interview dans la presse locale. Le candidat RN Daniel Grenon a déclaré dans l'Yonne républicaine: "Sur 30 ou 40 postes, on ne peut pas se permettre d’avoir des binationaux. Des Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, ces gens-là n’ont pas leur place dans les hauts lieux."

"Honte à ceux qui ont banalisé l'extrême droite", s'est insurgé le garde des Sceaux. Dans la soirée, le député sortant dans l'Yonne a déploré des propos "dénaturés" et une citation "erronée".

La rédaction de l'Yonne républicaine a par la suite confirmé "l'exactitude des propos tenus par Daniel Grenon, retranscrits dans [ses] colonnes", annonçant disposer d'une "bande son".

Article original publié sur BFMTV.com