Législatives croates : duel entre le parti du Premier ministre et celui du président

Législatives croates : duel entre le parti du Premier ministre et celui du président

Le Président socialiste croate Zoran Milanović ne se présentera pas comme candidat principal de son parti au poste de premier ministre. Une candidature qui avait été jugée inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle : tant que Milanović est président, il ne peut être candidat aux législatives.

Néanmoins, il tente d’influencer les élections anticipées en lançant une offensive contre l’actuel Premier ministre, Andrej Plenković. Milanović a appelé à des élections présidentielles anticipées le 17 avril, et a récemment accusé le gouvernement de corruption, appelant à "chasser les voleurs et les abuseurs du pouvoir, et à empêcher leur retour au pouvoir pendant longtemps". Le parti affirme également que le nouveau procureur général du pays a été nommé de manière illégale.

Le Parti socialiste du Président s'est aussi lancé dans une campagne populaire, et promet une revalorisation des pensions de retraites. "Outre le changement du procureur Turudić et le changement de la Lex AP, notre première mesure au cours de notre première semaine sera le changement du mode d'harmonisation des pensions. Lors du premier amendement budgétaire, nous allons introduire une augmentation des pensions afin de rendre aux retraités tout ce que Plenković leur a retiré au cours des quatre dernières années", a scandé Peđa Grbin, président du SDP, lors d'un meeting politique.

Président du parti conservateur HDZ, favorable à l'Union européenne, le Premier ministre Andrej Plenković dirige la Croatie depuis 2016. Il a rejeté les allégations de corruption ainsi que les accusations selon lesquelles il amènerait son pays à entrer en guerre aux côtés de l'Ukraine.

Selon lui :"Le Parti démocratique croate est prêt pour un nouveau mandat et la confiance des citoyens croates. Que le parti ait toujours une longueur d'avance sur les autres options politiques dans tous les défis politiques, et qu'il conduise le peuple croate vers un avenir meilleur".

Le conflit entre les deux dirigeants croates remonte au début de la guerre en Ukraine, lorsque le président a souvent critiqué les efforts de l'Union européenne et de l'OTAN pour aider Kyiv.

Jusqu'à présent, les conservateurs, qui mettent en avant la stabilité économique dans leur campagne, sont en tête des sondages, à une semaine des élections anticipées, le 17 avril.