"Ça a coûté cher sur le plan politique": François Hollande estime que "le macronisme, c'est terminé"

S'espère-il prophète en son pays? "Le macronisme, c'est terminé", acte François Hollande, dans un entretien à l'AFP ce samedi 22 juin. "Si tant est que ça ait existé". "Je le dis sans aucune hostilité", assure-t-il toutefois.

"Ce qu'il a pu, à un moment, représenter, c'est terminé", tranche l'ancien président socialiste à propos de son ancien ministre de l'Économie. "Ça a coûté cher sur le plan politique parce que le dépassement a été une dissolution au sens propre du terme", constate-t-il. "Les partis se sont quand même beaucoup abîmés, dénonce-t-il encore.

En 2017, avant son élection, Emmanuel Macron, expliquait vouloir "dépasser le clivage droite gauche", en choisissant "le meilleur de la gauche", et "le meilleur de la droite". Une époque révolue pour François Hollande. "C'est un moment qui a été, long mais qui s'achève. Le temps est à la recomposition."

En campagne contre le "chaos"

Recomposition dans laquelle l'ex-président de la République estime avoir toute sa place. Candidat aux législatives du 30 juin prochain dans la première circonscription de Corrèze, impossible pour lui de "rester sur [s]a montagne de Tulle, et puis regarder le chaos", explique-t-il encore à l'AFP.

Autre raison de sa candidature: "l'instabilité" dans la future Assemblée nationale. "Qu'aucune majorité ne se dégage au lendemain du scrutin". Risque illustré par notre sondage Elabe du 12 juin, réalisé avant que l'union du Nouveau Front populaire soit scellée. Celui qu'Emmanuel Macron doive nommer Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, à Matignon.

Candidature imprévue

"Je n'avais pas prévu de me mettre dans une quelconque élection, dans la position qui était la mienne, il a fallu qu'un événement grave se produise", défend-il. Cet événement grave, c'est la dissolution décidée le soir des élections européennes, après le score réalisé par Jordan Bardella. "L'extrême droite n'a jamais été aussi forte", s'inquiète encore François Hollande.

Même dans sa Corrèze natale, un département longtemps acquis au chiraquisme, puis au hollandisme. Dans sa circonscription, aux européennes, Jordan Bardella, arrive en tête, avec 31,7% des votes. Quand le candidat socialiste Raphaël Glucksmann termine 16 points derrière. Même à Tulle, son fief corrézien où il vit, la liste RN a viré en tête.

Sans union, "pas de victoire possible"

Des circonstances, pour ce contempteur de la Nupes, qui justifient sa candidature sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP). Une union, certes décidée "dans l'urgence", mais "sans masquer ses divergences", salue François Hollande.

"Si nous partons divisés, il n’y a pas de victoire possible, et il n’y a même pas de représentation de la gauche à l’Assemblée nationale", reconnait l'ancien député de Corrèze. Qui prêche toutefois pour sa paroisse. "La sensibilité socialiste doit y être la plus représentée", assure l'ancien président.

Sa candidature masque-t-elle d'autres ambitions ? "Non, aucune". S'il est élu, il ne sera "pas un député comme les autres, c'est sûr". Mais pas parce qu'il a une "visée sur 2027". Simplement, "compte tenu de la position [...], de l'expérience", qui ont été les siennes.

Article original publié sur BFMTV.com