Le Youtubeur Mertel affirme frauder les aides sociales, le gouvernement diligente une enquête

Le Youtubeur Mertel affirme faire de la fraude sociale dans une vidéo devenue virale. ( Capture d’écran)
Capture d’écran Le Youtubeur Mertel affirme faire de la fraude sociale dans une vidéo devenue virale. ( Capture d’écran)

POLITIQUE - « 1 800 euros nets par mois qui tombent dans mon compte sans rien foutre, sans bosser ! ». Dans une vidéo massivement relayée sur les réseaux sociaux, et remontée jusqu’aux oreilles du gouvernement ce mardi 19 septembre, le Youtubeur Mertel explique toucher l’AAH (Allocation aux adultes handicapés), ainsi que l’ASS (Allocation de solidarité spécifique) et les APL, pour un coquet total de près de 1 800 euros net.

De quoi éveiller des soupçons de fraudes. « Je suis en très bonne santé, j’ai mes jambes, je marche, j’ai mes yeux, je vois, je respire (...) mais j’ai fait valoir un handicap invisible auprès de la MDPH [Maison Départementale pour les Personnes handicapées] », explique-t-il pour justifier l’AAH. « Je suis juste handicapé sur le papier parce que je me suis arrangé avec un médecin. Je l’ai manipulé », poursuit-il.

Quant à l’AAS, il ajoute avoir réussi à l’obtenir après avoir « menacé d’attaquer au tribunal administratif » une directrice de Pôle emploi.

L’individu identifié, un contrôle en cours

Particulièrement relayée sur les réseaux d’extrême droite, la vidéo, supprimée depuis par son auteur, a interpellé la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé qui a indiqué sur Twitter avoir « diligenté un contrôle CNAF et saisi la MDPH ». La ministre a précisé que l’individu avait été rapidement identifié et que des poursuites seraient immédiatement engagées en case de fraude avérée.

« Une vidéo d’un individu affirmant frauder les aides sociales tourne depuis hier soir sur les réseaux sociaux. Ma réponse est claire : 0 impunité avec les fraudeurs », indique la ministre sur le réseau social X, (anciennement Twitter).

En France, selon les chiffres du ministère de l’Économie, la fraude sociale est évaluée à 8 milliards d’euros de prélèvements sociaux « éludés au titre du travail informel ». Les fraudes aux allocations versées par les Caisses d’allocations familiales ont atteint 351,4 millions d’euros l’an dernier, en hausse de 13,5 % par rapport à 2021, un « montant record » lié à des « contrôles mieux ciblés », avait indiqué début juin la CNAF.

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