Wilson Fache, journaliste vu dans « Quotidien », lauréat du prix Albert Londres 2023

Wilson Fache à la remise du prix Albert Londres 2023 à Vichy.
Youtube Wilson Fache à la remise du prix Albert Londres 2023 à Vichy.

MÉDIAS - C’est une « plume rare » et un talent pour dépeindre des « atmosphères » que le 85e prix Albert Londres a voulu couronner : le Belge Wilson Fache a remporté ce lundi 27 novembre la récompense la plus prestigieuse du journalisme francophone.

Journaliste indépendant de 31 ans, Wilson Fache a été choisi pour ses reportages sur l’Afghanistan (publiés dans les quotidiens français Libération et belge L’Echo), sur la gare routière de Tel Aviv (paru dans le magazine français Mouvement) et sur l’Ukraine (L’Echo).

Le journaliste est un visage connu des spectateurs de l’émission de Yann Barthes Quotidien. Wilson Fache a notamment fait des reportages pour le talk-show en Ukraine à plusieurs reprises depuis le début de la guerre en février 2022, mais aussi en Afghanistan lors du départ des Américains et du retour des talibans en août 2021.

Une première pour un Belge

De mémoire d’organisateurs, c’est la première fois qu’un Belge est victorieux dans la catégorie reine, presse écrite, en 90 ans de prix Albert Londres. « Je suis très ému et très honoré. (...) Merci à l’association des journalistes professionnels de Belgique, l’AJP, qui m’a donné ma carte de presse. En Belgique on doit être un peu bête, on donne des cartes de presse aux journalistes », a-t-il réagi sur la scène et faisant rire le public (à partir de 2h55 dans la vidéo ci-dessous).

« En 2015, quand j’avais 2022 j’étais étudiant en journalisme. J’ai dit à mes parents que je voulais aller en Irak pour couvrir la guerre contre Daesh. Ils n’étaient pas... chauds, convaincus par cette idée, ils avaient peur pour moi. Ils m’ont quand même prêté de l’argent pour que je puisse partir en Irak. Sans ce geste-là, je ne serai pas là ce soir », a-t-il ajouté, déclenchant cette fois une salve d’applaudissements.

Très ému, il a également rendu hommage aux journalistes de Gaza qui font un « travail inestimable dans des conditions impossibles ». Wilson Fache leur dédie ce prix.

« Je ne suis pas un journaliste d’enquête ou d’actualité chaude, mais un journaliste de reportage, de narration », qui aime dépeindre « des ambiances », a déclaré plus tard le lauréat à l’AFP. Après dix années de journalisme, il a dit espérer que ce prix facilite son travail : « Je vis à la pige, à la commande, et je ne pars pas » sur un terrain donné « si je n’ai pas assez de commandes » de journaux.

5 000 euros pour les lauréats

En outre, le 39e prix de l’audiovisuel a été décerné à Hélène Lam Trong pour son documentaire Daech, les enfants fantômes (diffusé sur France 5), sur les enfants de djihadistes français qui grandissent en Syrie. Enfin, le 7e prix du livre a couronné Nicolas Legendre pour Silence dans les champs (Ed. Arthaud), enquête sur l’agro-industrie bretonne.

À l’occasion du 90e anniversaire du prix, le jury composé d’anciens lauréats s’est réuni à Vichy, ville natale d’Albert Londres (1884-1932), le père du grand reportage moderne. Pour leur part, le prix du reportage audiovisuel a été créé en 1985 et celui du meilleur « livre d’enquête et de reportage » en 2017. Les trois lauréats reçoivent chacun 5 000 euros.

Pour pouvoir prétendre au prix Albert Londres, les candidats doivent être francophones et avoir moins de 41 ans. Les journalistes peuvent se présenter à titre individuel : il n’est pas nécessaire d’être recommandé par un journal, un diffuseur, une société de production ou un éditeur.

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