L’élection française alarme l’Europe, qui redoute une issue “destructrice” pour le monde

“Les résultats de l’élection de dimanche vont sans doute alarmer de nombreuses capitales européennes”, constate depuis les États-Unis The Washington Post après le premier tour des législatives françaises, dimanche 30 juin, marqué par la première place du Rassemblement national selon les estimations (33,5 % des voix selon Ipsos Talan, à 21 heures).

“La France est l’un des membres originels de l’Union européenne, sa seconde économie et une force motrice dans les affaires de l’UE. Le RN ne prône plus une sortie de l’Union mais beaucoup de ses propositions sont en rupture avec les politiques de l’UE, écrit le journal états-unien. On s’inquiète aussi qu’une victoire de l’extrême droite ne puisse réduire le soutien à l’Ukraine et saper la posture européenne face à la Russie. Le Pen a déjà commencé à remettre en cause l’autorité de Macron en politique étrangère et sur la défense, évoquant un rôle plus honoraire pour le président”, fait-il observer.

“Personne ne se fait d’illusions” à Bruxelles

Ce scrutin anticipé “pourrait avoir un impact retentissant à travers l’Europe et sur les marchés, souligne aussi Politico dimanche soir. L’extrême droite, sceptique quant au rôle de la France au sein de l’Otan et de l’UE, n’a jamais été si proche du pouvoir et a de bonnes chances de former un gouvernement ‘de cohabitation’ sous la présidence de Macron.

Une telle cohabitation entre un président et un gouvernement “ayant des vues diamétralement opposées sur presque tous les sujets” risque de “mettre à rude épreuve” la Ve république et sa stabilité, ajoute The Economist.

Dans ce contexte, La Vanguardia en Espagne souligne l’anxiété et le “silence assourdissant” de Bruxelles, où “personne ne se leurre sur les positions de Le Pen, qui a applaudi avec enthousiasme le Brexit il y a huit ans et a encouragé les Français à suivre le même chemin, ni sur les risques que les idées ultranationalistes du RN font peser sur l’UE”.

Le journal catalan rappelle notamment “[qu’une] des grandes promesses du RN, clairement inspirée du ‘chèque britannique’ demandé en son temps par Margaret Thatcher, consiste à réclamer une réduction de deux milliards d’euros par an de la contribution annuelle de la France au budget de l’UE.” Une demande jugée inapplicable, au moins à court terme, par des experts.

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