"Une victoire": la gauche satisfaite de l'annulation de la dissolution des Soulèvements de la Terre

Une décision saluée dans les rangs de la gauche. Le Conseil d'État a définitivement annulé ce jeudi la dissolution des Soulèvements de la Terre annoncée en mars dernier par Gérald Darmanin puis officialisée en juin.

"Les Soulèvements ne sont pas dissous!!! La seule bonne nouvelle du moment", s'est réjouie la députée écologiste Sandrine Rousseau sur X (ex-Twitter).

"Cheh"

Les Soulèvements de la Terre qui n'ont pas d'existence légale mais regroupent plusieurs collectifs de lutte contre le réchauffement climatique - certains très implantés comme la confédération paysanne et d'autres plus récents comme Extinction rebellion - étaient dans le viseur du gouvernement depuis des mois.

Le collectif lui-même a sobrement réagi, se contentant d'écrire "cheh", un terme qui vient de l'arabe et qui signifie qu'une personne mérite ce qui lui arrive, en citant Gérald Darmanin.

"Camouflet total pour Darmanin et Macron"

En mars, Gérald Darmanin avait accusé ce mouvement de chercher "l'insurrection" après un week-end de violents affrontements entre forces de l'ordre et militants opposés aux chantiers des méga-bassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres).

"Camouflet total pour Darmanin et Macron. Et une magnifique victoire pour nos libertés et l’écologie", a écrit la présidente des députés La France insoumise Mathilde Panot.

Annoncée dès le mois de mars par le ministre de l'Intérieur, ses services avaient mis plusieurs mois avant de trouver une base juridique solide pour justifier cette décision.

En juin, la dissolution des Soulèvements de la Terre était finalement annoncée en conseil des ministres, suscitant une vague de critiques à gauche, couplée à une mobilisation de plusieurs figures de la lutte climatique.

Début août, l'exécutif essuie un premier revers avec la suspension de cette décision. Les nouvelles pièces versées au dossier par les services du ministère n'ont pas plus convaincu cette fois-ci.

"L'arbitraire trouve des limites"

"Aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre", peut-on lire dans la décision des juges.

"Le Conseil d’Etat rappelle l’évidence: il faut avoir des bases solides pour prononcer une sanction… L’arbitraire trouve des limites: l’État de droit", s'est encore félicitée l'insoumise Raquel Garrido en délicatesse avec son mouvement.

Même son de cloche pour Cyrielle Chatelain, cheffe de file des députés écologistes, qui a vu dans cette décision "un revers politique et juridique pour le gouvernement" et "un soulagement pour toutes celles et ceux qui défendent notre planète".

Une grande mobilisation avant les JO

L'embarras est palpable du côté du gouvernement. Interrogé en marge d'un déplacement sur les inondations dans le Pas-de-Calais, Gérald Darmanin a indiqué "ne pas avoir le temps" de répondre.

Les Soulèvements de la Terre n'ont pas cessé leurs actions pendant la procédure menée par le Conseil d'État, notamment dans le cadre de la lutte contre l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Le collectif se prépare à une nouvelle mobilisation à l'été prochain contre les méga-bassines, quelques jours à peine avant les Jeux olympiques.

Article original publié sur BFMTV.com