Sur la vaccination contre la grippe et le Covid-19, pourquoi l’exécutif met la pression

Alors que l’épidémie de Covid-19 repart et que celle de la grippe apparaît, le gouvernement appelle à une « mobilisation totale » avant les fêtes de Noël.

SANTÉ - Les taux de vaccination contre la grippe et le Covid-19 sont « insuffisants » à l’approche des fêtes de Noël, où de nombreux brassages de population auront lieu, et sur fond de dégradation des indicateurs épidémiques, a alerté ce mardi 29 novembre le ministère de la Santé.

« Il reste trois semaines de mobilisation avant Noël, c’est maintenant que ça se joue », a indiqué lors d’un point presse le ministère de la Santé et de la prévention. Les niveaux de vaccination ne sont aujourd’hui « pas suffisants », a-t-il estimé.

Lundi, 2 millions de personnes avaient reçu une injection de rappel contre le Covid-19 depuis le lancement de la campagne de rappel le 3 octobre avec des vaccins bivalents. Parmi elles, 1,8 million de personnes ont reçu une injection avec de tels vaccins, qui ciblent la souche originale et la souche Omicron du Covid.

« Une marge de progression très importante »

Par tranche d’âge, 9,4 % des 80 ans et plus ont reçu une dose de vaccin bivalent, ainsi que 7,2 % des 60-79 ans. Selon le ministère, seuls 21 % des 80 ans et plus et 37 % des 60-79 ans sont aujourd’hui « suffisamment protégés par le vaccin ou une précédente infection ».

Concernant la grippe, dont la campagne de vaccination a débuté le 18 octobre, les chiffres sont en baisse de 13 % par rapport à l’an dernier, avec 5 millions de vaccins remboursés par l’assurance-maladie au 20 novembre.

« On a une marge de progression très importante », a souligné le ministère de la Santé, lançant un message de « mobilisation totale » à toutes les personnes dans la cible de la vaccination : les plus de 60 ans, les immunodéprimés, leurs proches et les professionnels de santé.

Les personnes de 60 ans dont la dernière infection ou la dernière dose remontent à plus de 6 mois — trois mois pour les plus de 80 ans — « peuvent et doivent avoir une 5e dose », a insisté le ministère. « C’est crucial pour garantir la protection des plus fragiles, dans un contexte de recrudescence du Covid, et d’apparition de l’épidémie de grippe », a-t-il résumé.

Neuvième vague ?

L’épidémie de Covid-19, qui a connu en France une brève accalmie après une vague au début de l’automne, est en train de repartir. Vendredi 25 novembre, 48 629 nouveaux cas ont été enregistrés, contre 33 177 nouveaux cas le vendredi précédent, soit une hausse de 46 %.

Le rebond actuel se traduit déjà par une « reprise à la hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques », après « quatre semaines de baisse », observe Santé publique France dans son dernier point hebdomadaire. Plus de 4 500 hospitalisations ont été enregistrées sur les sept derniers jours.

« Le fameux R, le taux de reproduction du Covid, est supérieur à 1 depuis plusieurs jours, ce qui signifie que l’incidence du nombre de cas augmente : on est dans un début de courbe plus ou moins exponentielle », indique à l’AFP Pascal Crépey, épidémiologiste à l’École des hautes études de santé publique.

« Ce n’est pas très étonnant car cette période de l’année est la plus favorable aux transmissions de virus », ajoute-t-il. Par ailleurs, si le nombre total de patients hospitalisés (moins de 19 000) reste nettement inférieur aux plus hauts niveaux observés cette année, cette reprise risque de percuter un système de santé déjà en difficulté.

L’hôpital est en effet éprouvé par une épidémie de bronchiolite d’une ampleur sans précédent, alors que la grippe saisonnière, qui se profile, fait craindre l’impact d’une « triplédémie ».

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